A la tv, vendredi 6 décembre, pas Nicolas dont elle fut la ministre de la Santé, mais Roselyne Bachelot, ancienne ministre de la Culture, invitée dans une émission vespérale sur France 5. Je ne sais plus pourquoi elle a dit quelque chose comme il y a beaucoup d'escaliers comme dans les tableaux de Piranèse. Giovanni Battista Piranesi (1720-1778), architecte, graveur, est connu pour sa série des Prisons (Invenzioni di Carceri) datée de 1745 et autres oeuvres où l'on voit des escaliers par dizaines dont on ne sait où ils mènent.
77, c'est le nombre d'escaliers que comporte le château de Chambord (en Sologne) construit à partir de 1519, connu pour son escalier central à vis à doubles révolutions et ses escaliers dits de fond en comble qui distribuent, comme leur nom l'indique, tous les niveaux du bâtiment du rez-de-chaussée aux combles. Un escalier à doubles révolutions, il y en a un dans un immeuble de la rue Radziwill (Paris, Ier arrondissement) élevé à la fin du 18ème siècle dont les visiteurs et clients du tripot qu'il renfermait pouvaient le quitter sans croiser ceux qui y montaient.
La peinture du 19ème siècle a laissé des escaliers célèbres comme celui que l'on voit dans un tableau de Jean Frédéric Bazille (1841-1870) intitulée L'Atelier de la rue de la Condamine (peint quelques mois avant son décès) où l'on voit à gauche de la toile un escalier à claire voie que monte un personnage (peut-être Emile Zola ?) parlant à Auguste Renoir (que Bazille avait connu à l'académie Gleyre) assis au bord d'une table posée sous les marches. Bazille, tué à Beaune-la-Rolande durant la guerre de 1870-1871, sera plus tard considéré comme un peintre impressionniste. Quant à Renoir, il a peint, vers 1876, Femme sur un escalier et son pendant Homme sur un escalier, deux toiles de même format destinées à l'origine à l'ornement du grand escalier de la demeure de l'éditeur et collectionneur d'art Georges Charpentier, tableaux peut-être inspirés de L'Eminence grise de Jean-Léon Gérôme, de 1873, où un escalier à double volée (d'un théâtre ?) constitue le personnage principal de l'oeuvre, occultant les êtres humains qui en occupent quelques marches. Il y a aussi le tableau de Marcel Duchamp, Nu descendant un escalier, exposé à Barcelone en 1912 lors de l'Exposició d'art cubista à la galerie Dalmau. L'ai-je bien descendu ?, s'exclamerait-on en regardant cette oeuvre.