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Faire connaître la Louisiane et les Catalognes : Lieux, histoire et événements.

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Marcos Carrasquer est àcentmètresducentredumonde (Perpignan)

Le centre d'art contemporain "àcentmètresducentredumonde" (3 avenue de Grande-Bretagne, Perpignan) propose jusqu'au 22 décembre 2019 deux expositions, l'une d'oeuvres de Marcos Carrasquer intitulée "Jours de folie" (au rez-de-chaussée), l'autre de Rosa Loy, "Préservation du temple" (à l'étage).

 

Sitôt avoir franchi la porte du centre d'art, on entre sans préliminaires dans le monde farceur et fantasque de Marcos Carrasquer. Si d'aventure, on n'a rien entendu et rien lu sur ce que nous propose l'artiste, si vraiment on n'a aucune idée de ce que l'on va voir, on est d'emblée amusé, choqué, heurté, et catapulté vers un monde que l'on pense ne pas connaitre ou que l'on voudrait préférer ignorer mais qui existe certainement à deux pas de chez nous, c'est-à-dire à une distance beaucoup plus courte que celle qui sépare le centre d'art du Centre du Monde. Les toiles, haut en couleur (même s'il y a des dessins en noir et blanc), nous montrent un intérieur qui n'est pourtant pas si éloigné de nous-mêmes. Ces toiles, c'est de la bande dessinée ? Avec une telle précision dans le détail, je ne suis pas sûr que ça en est. Car des détails, il y en a jusque dans le moindre détail. Et des personnages, il y en a beaucoup aussi. Marcos Carrasquer ne fait pas dans la dentelle. Impudiques et impudents, ces personnages sont tels qu'ils sont que nous sommes. De tableau en tableau (en général d'un à deux mètres de côté) des fils conducteurs nous mènent dans son monde qui est aussi le nôtre. Marcos Carrasquer aurait-il des lubies ? Ou serait-ce nous qui aurions des monomanies ! Je lis que "d'une toile à l'autre, des dénominateurs communs se distinguent :  l'horloge, le nazi, la maladresse, la laideur, l'argent, le téléphone portable ou le livre". Des livres, il y en des bibliothèques entières mais certains ne servent que de boîtes à kleenex ; des téléphones portables, il y en a à foison sans parler des chargeurs qui traînent sur le sol, sol qui peut être quelquefois le parquet d'un terrain de basket-ball ; une horloge nous apprend qu'un couple s'apprête à faire ses petites affaires sado-maso à - exactement - 11h57 alors que par terre ont été jetés quelques billets verts (vous savez ces $ dont la composition est 75% coton, 25% lin) ainsi que la pochette d'un 45 tours des Carpenters (vous saurez quoi écouter la prochaine fois !) alors qu'un autre couple se soumet à des ébats devant une télé qui retransmet un match de foot où le Barça mène 9 à 1. On rit devant ces personnages dont on se demande ce que certains sont venus faire dans cette galère, présents mais absents durant une réunion de travail tandis que l'un d'entre eux se fait livrer une pizza et qu'au premier plan, un chien qui a brisé sa chaîne vient bouffer les quelques cookies qui traînent devant une machine à café, et on rit aussi devant ce brave type qui vit chichement et qui se fait griller un poisson - qu'il a sans doute pêché lui-même - sur un fer à repasser retourné, Et sur tout ce petit monde, plane l'épouvantail de l'actuel président des Etats-Unis.      

Mais qui peut bien être l'auteur d'une telle farce burlesque ? Le panneau explicatif à l'entrée de l'exposition est peu loquace sur la biographie de l'artiste. On y apprend seulement que "peintre d'origine espagnole, né en 1959 aux Pays-Bas, Marcos Carrasquer vit et travaille à Paris". Quelques sites internet précisent qu'il est né aux Pays-Bas parce que ses parents ont fui le franquisme, qu'il expose régulièrement à la galerie Polaris située dans le 3ème arrondissement de Paris et qu'il a déjà exposé àcentmètresducentredumonde en juin 2015 au cours d'une exposition collective intitulée "Who's afraid of picture(s) ?" qui réunissait pas moins de vingt-deux artistes. Pour plus de renseignements, il faudra improviser. Marcos Carrasquer nous montre le monde tel qu'il est, tel qu'il a toujours été. L'être humain reste l'être humain ; seuls les moyens de communication ont changé. Il y a dorénavant des téléphones portables, des GPS, des écrans petits ou grands qui nous connectent à des utilités, des futilités et des abus de toute sorte mais l'hypocrisie, la trahison, la jalousie, la raison d'Etat, etc, restent les grands fondements de l'intériorité humaine. Comme le dit le texte de présentation de l'exposition (signé par Anne-Laure Peressin), "nous sommes ces êtres devenus uniformément beaux mais emplis de défauts innombrablement laids." 

 

Quelques mots pour finir cet article sur l'exposition de Rosa Loy "Préservation du temple" : l'artiste est née à Zwickau (ex-RDA) en 1958 et vit et travaille à Leipzig. Comme le dit Karin Pernegger, "ses thèmes principaux parlent du mystère féminin, nouvelle féminité, et du nouveau romantisme, qui, en rétrospective, a joué un rôle primordial dans la peinture saxonne".

 

Ces deux expositions sont à voir jusqu'au 22 décembre 2019.

Le centre d'art est ouvert du mardi au dimanche de 14 heures à 18 heures.

Entrée : 5 €

Téléphone : 04 68 34 14 35

Site internet : acentmetresducentredumonde.com                    

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Deux expos "àcentmètresducentredumonde" (Perpignan) jusqu'au 22 décembre 2019

Deux expos "àcentmètresducentredumonde" (Perpignan) jusqu'au 22 décembre 2019

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