Journal de confinement (6)

RESTEZ A LA MAISON - QUEDATE EN CASA

11ème jour de confinement

Un bonjour chaleureux à toutes et à tous les confiné.e.s.

Hier soir à 19h50, symphonie pour sirène hurlante en trois mouvements pour informer les administré.e.s qu'il fallait qu'ils regagnent dare-dare cuisine, casseroles et couvre-feu ; à 20 heures, applaudissements pour encourager et féliciter tous les personnels de tous les établissements hospitaliers d'ici et d'ailleurs, d'Allemagne et de Suisse aussi. 

Ce matin, j'écoute une compilation de Eddy Mitchell et j'entends : "C'est la fin du monde, la vieille Europe est coulée mais faut pas, faudrait pas avoir le blues..." (*)  Il y a des expressions qui, durant cette période de confinement, nous reviennent en mémoire et aident à nous préserver de la langueur, comme prendre son mal en patience et faire contre mauvaise fortune bon coeur. D'ailleurs si ces dernières étaient cotées en bourse, le CAC40 reprendrait des couleurs. L'abattement, l'accablement ne doivent pas être de mise en ce temps de crise. Après cette guerre sanitaire, que se passera-t-il ? Seront-ce le début de nouvelles Années folles ? Retrouvailles des familles, des amis, des voisins, des enseignants, des commerçants, des habitudes (où ai-je bien pu mettre mes clés de bagnole ?), des bars, des restaurants (à point la viande et du brocoli à la place des frites svp), des anecdotes de confinement à raconter à satiété, à l'envi si on en a envie. Ce ne sera - pour beaucoup, hélas pas pour d'autres - plus qu'un mauvais souvenir. Encore une expression qui fera florès. 

Un mot qui a la cote depuis quelques années et encore plus depuis mercredi, depuis que le président de la République a déclenché une opération éponyme, c'est le mot résilience. Résilience par-ci, résilience par-là, on entendait souvent ce mot dans les média à propos de tout (et peut-être aussi de rien) bien avant l'épidémie de Covid-19.

Que dit mon dictionnaire édité en 1967 (Larousse) ? : "Résilience, nom féminin. 1824, du latin resilientia ; 1923 de l'anglais resilience (phys.) : rapport de l'énergie cinétique absorbée nécessaire pour provoquer la rupture d'un métal à la surface de la section brisée. La résilience (en kg par cm2) caractérise la résistance au choc.

Vous avez tout compris ? Moi aussi ; je veux dire rapport à l'opération déclenchée mercredi. Voulant en savoir plus, j'ouvre une autre encyclopédie Larousse, celle-là en moult volumes, éditée en 1964 : "Résilience : résistance mutuelle d'une race de poissons en fonction de sa fécondité. Les cyprins qui pondent ces oeufs par centaines de millier ont un taux de résilience élevé ; les salmonidés, au contraire, un faible taux de résilience."

Alors, sommes-nous carpes ou saumons face à ce virus ?

Les abonnés Facebook demandent que l'on poste des vues de plages et de bords de mer pour se donner du courage. J'en joins donc une à cette lettre de confiné.         

(*) Faut pas avoir le blues, chanson de Claude Moine et N.-H. Endsley (1980) 

Portlligat (Costa Brava)