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Faire connaître la Louisiane et les Catalognes : Lieux, histoire et événements.

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Souvenirs de J.O. (1/2)

 

Des souvenirs de cérémonie d'ouverture de Jeux Olympiques, nous en avons toutes et tous. En famille, entre amis ou tout.e seul.e, devant la télé, une table basse devant nous abondamment garnie de friandises, de boissons fraîches et de sorbets onctueux, on a toutes et tous regardé au moins une fois dans notre vie une cérémonie d'ouverture de Jeux Olympiques. Les souvenirs sont personnels. Ils n'appartiennent qu'à nous. Cet article et sa suite qui relateront deux souvenirs de cérémonie d'ouverture de Jeux Olympiques n'intéresseront donc personne. N'étant pas lus, il n'engendreront aucune vue, aucun commentaire...

 

 

1976, Jeux Olympiques de Montréal (Canada) : J'ai quinze ans. Entre le 9 et le 30 juillet de cette année-là, je suis en séjour linguistique en Angleterre. A Reading pour être plus précis, ville universitaire d'environ 120 000 habitants située à soixante kilomètres à l'ouest de Londres sur la ligne de chemin de fer reliant la capitale britannique à Bristol. La ville est aussi sur les bords de la rivière Thames. Il fait chaud. C'est la canicule, la sécheresse. Pour me rendre aux cours du matin, je dois me lever tôt, engloutir des saucisses avec des haricots blancs cachés sous une épaisse couche de sauce tomate, le tout arrosé d'un grand verre de squash (jus d'orange plus fruité et onctueux que le jus d'orange habituellement acheté en supermarché), prendre deux bus, aller à l'autre bout de la ville, parfaire son anglais et rentrer pour midi trente, for lunch, non pour voir Danielle Gilbert et ses invités vedettes, mais au moment où passe une émission enfantine diffusée sur une chaîne de "Thames Television" (à l'époque il y a en Angleterre plusieurs chaînes privées) appelée Rainbow dont le générique, écrit par Fraser, Portnow et Thomas est chanté par Telltale, ou, selon l'humeur de ma famille hôte, un match de cricket qui oppose une équipe britannique à une équipe antillaise dont les supporters jouent de la musique dans les gradins. L'Angleterre écoute encore, en ce mois de juillet 1976, la chanson qui, quelques mois auparavant, a gagné le Grand Prix Eurovision de la Chanson (Eurovision Song Contest) intitulée Save yours kisses for me, écrite par T. Hiller, L. Sheridan et M. Lee et chantée par le groupe Brotherhood of Man : deux femmes et deux hommes aux cheveux longs habillés comme dans les seventies. Si le nom de cet ensemble entraînant (qui n'a pas dansé, qui n'a pas flirté sur cette chanson ?) ne vous dit rien, sachez que le tube de cet été 1976 était en France la chanson Silly love songs de Paul Mc Cartney, sortie en 45 tours en Angleterre en avril, au moment où Brotherhood of Man gagnait l'Eurovision. Les après-midi étaient souvent libres ou quelquefois consacrés à des visites de monuments ou musées, à Londres, Windsor, Oxford. Les week-ends se passaient avec la famille hôte, le plus souvent devant la télévision (talk shows, films, documentaires). Le matin, la dite famille hôte se jetait sur le quotidien à grand tirage The Sun et son illustrissime photo en page 3, et le soir, un livreur glissait sous la porte de la maison du 58 Audley Street, un exemplaire du Reading Evening Post. Je précise le numéro car toutes les maisons de la rue étaient semblables : une pièce faisant office de salon (où nous ne mettions jamais les pieds) donnant sur la rue, une salle à manger et une cuisine donnant sur un jardinet occupé par une serre où poussaient les légumes consommés aux dîners et soupers, un escalier montant au premier et dernier étage composé de trois chambres et d'une petite salle de bain/wc. Dans l'entrée, sur un guéridon, trônait un téléphone que des voisins utilisaient aussi, toutes les maisons semblables de la rue n'en étant pas équipées. A côté du téléphone, une petite boîte - money box - recevait les pièces données par les voisines et les voisins pour service rendu. Au bout de la rue, était l'hôpital ; à l'opposé, s'étendait un playground où les enfants du quartier allaient jouer. Il faisait chaud. L'après-midi, j'achetais des glaces à l'eau qui coûtait deux pence et le soir après le dîner, parce que j'avais encore très faim, j'achetais dans une boutique d'une grande avenue proche, sous le pont du chemin de fer, une grosse part de "fish and chips" avant d'aller rejoindre le petit-fils de la famille qui vivait avec sa mère et ses trois frères dans un quartier excentré.

Le petit-fils en question, Peter, était chez ses grands-parents, au 58 Audley Street, devant la télévision, le soir de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Montréal en juillet 1976. Nous étions trois devant le poste, assis, le grand-père dans son fauteuil habituel, nous, les ados, dans des fauteuils moins larges et moins confortables, peut-être même creusés par le poids des nombreux postérieurs qui y avaient pris place. Trois et non quatre, madame étant certainement sortie pour aller jouer au bingo en centre-ville. Je ne saurais dire, quarante-huit ans après, comment se déroula la cérémonie dans ce stade olympique où s'entassaient des dizaines de milliers de spectateurs, mais je me souviens que Her Majesty the Queen Elizabeth II était présente pour cet événement historique. Peter ne parlait qu'anglais ; son grand-père de même. La reine, après avoir parlé en anglais, déclara, en français, ouverte la XXIème Olympiade de l'ère moderne. Le grand-père buvait les paroles de sa souveraine, même prononcées dans un idiome qui lui était totalement inconnu, tandis que le petit-fils (13 ans) s'agitait prestement dans son fauteuil creusé par des postérieurs antérieurement posés là et manifestait un vif mécontentement entre ses incisives. Entendre du français l'agaçait, d'abord parce qu'il n'y entendait rien, ensuite parce que pour lui seule la langue anglaise avait le droit d'être usitée de par le monde. Parler une autre langue que l'anglais de surcroît sur une chaîne de télévision anglaise : Shocking ! Voyant que le petit effronté faisait offense à la souveraine, il ordonna instamment à Peter de se taire et d'arrêter de gesticuler. En Angleterre, on ne coupe pas une reine. Quoique !... Vous savez maintenant quel est le seul souvenir que j'ai de cette cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Montréal en 1976 (le 21 juillet je crois).

 

A suivre...

 

 

                     

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