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13 octobre 2024 7 13 /10 /octobre /2024 11:52

 

 

Je ne sais plus pourquoi, inattentif que j'étais, lors d'un devoir sur table (peut-être expliquer en deux heures un texte extrait de L'Etranger de Camus ou de Madame Bovary de Flaubert ?), je ne cessais de regarder en direction du prof de français qui nous surveillant du coin de l'oeil lisait un roman qui avait récemment obtenu le prix Goncourt. Assis dans les premiers rangs, je voyais parfaitement le titre et le nom de l'auteur ainsi que le bandeau sur lequel était écrit en lettres majuscules blanches sur fond rouge Prix Goncourt 19 cent septante et des poussières mais aujourd'hui, au moment où j'écris ces lignes, je ne sais plus si ce prof lisait John l'enfer de Didier Decoin ou Rue des Boutiques Obscures de Patrick Modiano. Je crois, quelques décennies plus tard, qu'il s'agissait du livre de Modiano. Oui et autant qu'il m'en souvienne, il s'agissait bien du livre de Modiano. Pourquoi celui-ci et pas un autre prix Goncourt ? Peut-être parce que un ou deux ans après, lors d'un séjour à Rome, je ne manquais pas d'arpenter la rue des Boutiques Obscures, en italien via delle Botteghe Oscure. Alors oui, le prof lisait le roman de Modiano, j'en suis certain ou du moins je prétends l'être. Le prof tenait le livre bien droit devant lui tout en zieutant par moments les élèves absorbés dans leur tâche. Pourtant il ne me paraissait plus être avec nous. Il lisait avec une grande attention et j'entendais à un rythme régulier le léger bruissement que fait la page que l'on tourne. Contrairement à ce que le titre pourrait faire croire, l'action de ce récit ne se déroule pas à Rome. Mais le personnage principal qui répond au nom de Guy Roland (après avoir porté différents patronymes) dit avoir habité un temps au 2 de la rue des Boutiques Obscures, Rome, Italie, et afin de percer le mystère de sa véritable identité souhaite poursuivre - après l'avoir âprement menée à Paris - son enquête dans la capitale italienne en interrogeant d'anciens voisins et autres habitants à cette dite adresse. Page 213, l'auteur écrit : "Et puis, il me fallait tenter une dernière démarche : me rendre à mon ancienne adresse à Rome, rue des Boutiques Obscures, 2." Pourquoi avoir choisi cette rue de Rome plutôt qu'une autre ? Patrick Modiano y était-il déjà allé (dans cette rue) ? Si oui, l'avait-il aimée, appréciée, arpentée ? Y avait-il logé ? Pourquoi précisément cette rue ? Modiano aurait pu choisir une autre rue de la capitale italienne portant un nom tout aussi énigmatique : Via della Maschera d'Oro (rue du masque d'or) ou bien via della Spada di Orlando (rue de l'épée de Roland), cette dernière étant située entre la Bourse et le Panthéon. Une rue au nom inattendu donc, peu ordinaire, une rue qui ne porte pas, exceptionnellement, un nom d'homme ou de femme illustre. A Paris, il y a bien une rue des Mauvais garçons, une rue de la Cossonnerie, une rue Brisemiche, une rue de la Grande truanderie. A Rome, pressé de découvrir la via delle Botteghe Oscure, passant devant le Théâtre de Marcello (Marcello !) et l'église du Gesù, j'imaginais une rue médiévale bordée de maisons à pans de bois au bas desquelles s'ouvriraient des magasins sombres et vieillots proposant objets insolites, livres anciens, épices, fromages et vins fins. Surprise ! Et quand on dit surprise on veut souvent dire mauvaise surprise. La rue des Boutiques Obscures est une rue large, quelconque, bordée d'immeubles de bureaux des années 1930 au prestige tout mussolinien. Déception. Consternation ! aurait chanté Alain Souchon. Le numéro 2 où aurait habité Guy Roland jouxtait le siège du Parti Communiste (n°4), mais Modiano n'en dit mot dans son roman. A main droite est la via Michelangelo Caetani bordée par le palazzo Mattei (16è-17è siècles). En face, une plaque indique qu'ici a été retrouvé dans le coffre d'une voiture rouge, le corps criblé de balles de Aldo Moro, président du parti Démocratie Chrétienne le 9 mai 1978. Au moment où je planchais sur un texte de Camus ou de Flaubert, le rapt avait été commis et la rue des Boutiques Obscures n'était pas que le titre d'un roman.

 

 

En arpentant les rues de Perpignan, je ramasse moult canettes de soda jetées çà et là sur les trottoirs, dans les caniveaux, dans les espaces verts, etc, pour aller les jeter dans les containers à recyclables normalement prévus à cet effet. Je constate 1) que sur 10 canettes ramassées, 8 sont quasiment pleines et que 2) beaucoup ont été écrasées par leurs consommateurs. En fait, enfin je le comprends comme cela, un type qui a soif achète une canette, en boit une gorgée et jette contenant et contenu où il l'entend c'est-à-dire n'importe où. C'est tout bénéf pour la société productrice du soda, car au lieu de ne vendre qu'une canette contenant 10 gorgées (environ), elle en vend 10. Chiffre d'affaires en constante hausse et croissance exponentielle. 📈 Quand aux canettes écrasées, je me suis longtemps demandé si elle l'étaient pour empêcher leur recyclage. Or, je lis sur internet que les canettes écrasées se recyclent mieux que les canettes non écrasées. Enfin si elles sont jetées dans les containers prévus à cet effet et non sur les trottoirs. Je ne sais plus pourquoi je vous dis tout ça !

 

 

Je ne sais plus pourquoi aux Etats-Unis comme au Royaume-Uni, celles et ceux qui acquièrent une automobile neuve peuvent choisir son immatriculation (sous réserve d'acceptation du dossier) et ce depuis plusieurs décennies. J'entends ce midi qu'en Belgique on peut faire de même depuis 2014 et que cela rapporte beaucoup d'argent à l'Etat. Quid en France ? En regardant les immatriculation des véhicules, je veux parler des nouvelles plaques, plus si nouvelles que ça d'ailleurs, on peut en conclure que l'administration française avance à marche forcée comme les sangliers dans les champs et les sentiers sans réfléchir aux conséquences d'une immatriculation censée être la carte d'identité du véhicule mais au demeurant fort risible. Je pense aux immatriculations se terminant par PQ et WC. J'ai vu dernièrement des véhicules immatriculés GZ. On ne devrait pas tarder à voir des HA. Dans quelques années, les voitures seront immatriculées OQ - ___ - TF, RA - ___ - TP, SN - ___ - CF, comme il y a eu il y a quelques années des véhicules immatriculés CF - ___ - DT et CQ - ___ - FD. Dernièrement, j'ai vu une voiture immatriculée DK - ___ - VQ. Des cas vécus. De la matière donc pour de futurs romans. 

 

                     

Via delle Botteghe Oscure (Rome, Italie)

Via delle Botteghe Oscure (Rome, Italie)

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