Je ne sais plus pourquoi... (XII)

Il y a quelques mois que je ne publie plus rien sur Facebook. Depuis que j'ai décidé de ne plus rien poster sur ce réseau. Fini les levers de soleil sur la Méditerranée, les chats paresseux se prélassant au milieu de trottoirs déserts, les photos prises lors de promenades ou randonnées, etc. Fini l'auto-satisfaction, les autoportraits (selfies en anglais) bon chic et surtout bon genre, les commentaires sur des événements sociétaux qui agacent l'épiderme, etc. C'est toujours les mêmes blagues, les mêmes dessins humoristiques qui se veulent drôles, les mêmes citations prononcées ou écrites par des écrivains, philosophes, essayistes que les "amis" partagent inlassablement jusqu'à lasser celle ou celui qui consulte sa page. Il serait temps de changer la forme et le fond de ce réseau dit social qui dans un moment - proche ? - deviendra aussi démodé que les 78 tours.

Ce blog a reçu la visite de 10 lecteurs/lectrices le 4 (il y a quatre jours) et encore 7 hier le 7 août. Pas mal pour un petit blog sans prétention, un blog qui ne fait pas de pub, un blog qui ne parle pas de la dernière série tv, câblée ou i-phonée, un blog qui ne parle ni potins, ni plats sans gluten, ni voitures neuves. Mais ce qui est étonnant, c'est que les articles les plus consultés depuis le début du mois ne sont pas les plus récents mais les plus anciens - oldies but goodies me direz-vous - j'ai nommé (sans césar ni oscar), Séville et Federico García Lorca (7 vues), William Faulkner, poésie du Faune de marbre (5 vues), critique d'un roman de Jean-Pierre Bonnel paru en 2012 (3 vues) et Les lectures de la Maison Rouge - Albert Bausil (3 vues), tous ces articles ayant été publiés sur ce blog il y a 13 ans et plus. Depuis le début de la décennie 2010, peu d'eau - hélas ! - a passé sous le pont : si Séville sera toujours Séville, si William Faulkner ne publiera plus rien désormais, si le livre de J.-P. Bonnel n'a pas connu d'épisode 2, la Maison Rouge, bar, lounge et restaurant situé rue Rabelais (Perpignan) dans la maison du peintre Louis Bausil (frère de Albert cité plus haut) a fermé définitivement ses portes il y a plusieurs années. 

Mardi de cette semaine, je suis allé à Puigcerdà, voulant profiter des dernières semaines où chaque trajet en bus coûtera encore 1€. Le bus lio Occitanie a quitté la gare routière de Perpignan à 6 heures 50, s'est arrêté à Bourg-Madame vers 9 heures 35 et après dix minutes de marche, je suis arrivé à Puigcerdà, capitale de la Cerdagne (10 000 habitants) à environ 1 200 mètres d'altitude. Je suis rentré le soir par le bus de 16 heures 36, arrivée à Perpignan vers 19 heures 50 avec un changement à Mont-Louis. Je décrirai cette journée à la montagne dans un prochain article. Tout ça pour dire que jusqu'au 30 septembre, je profiterai des trajets à 1€ quelque soit la distance parcourue, le département des Pyrénées-Orientales étant bien desservi par les bus rapport à des départements quasiment sans transports en commun pour aller d'une ville à une autre, d'un village à un autre. 

Le bus à 1€, c'est Christian Bourquin (1954-2014) alors président du Conseil général des Pyrénées-Orientales qui a réussi à le faire voter à l'unanimité enclenchant un immédiat succès auprès des habitants des Pyrénées-Orientales et touristes faisant grimper en flèche le nombre de voyageurs dès le mois de novembre 2008. Bon me direz-vous, j'en aurai profité pendant 17 ans... Pourquoi alors se lamenter ? Le trajet en bus lio dans les Pyrénées-Orientales passera de 1 à 2€ le 1er octobre prochain. Les bus lio sont gérés par le Conseil régional d'Occitanie lui-même géré par la gauche : 109 conseillers des groupes Socialistes et Citoyens d'Occitanie, Radicaux de gauche et Citoyens, Communiste républicain et citoyen, Occitanie Pays catalan et Ecologie /158*. Lorsqu'un Conseil régional vous annonce une augmentation de 100% du prix du billet de bus, la nouvelle peut mal passer plus d'une et d'un. Pourtant la fixation du trajet à 1€ paraissait à avoir de beaux jours devant elle. Sur une photo parue dans le magazine départemental des P.-O. de septembre 2014**, deux élus à bord d'un bus sont tout sourire. Le 1er octobre ce sont usagers qui feront la gueule.  

* Scrutin élections régionales de 2021.

** L'accent catalan de la République Française - Le magazine du Conseil Général des Pyrénées-Orientales, septembre/octobre 2014 (N°85). La photo citée ci-dessus a paru en page 4.