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Faire connaître la Louisiane et les Catalognes : Lieux, histoire et événements.

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Arthur Conte, Salses et le Roussillon

 

 

Arthur Conte, ancien ministre et PDG de l'ORTF, est l'auteur de nombreux livres d'histoire, dont "Yalta ou la partage du monde", "Sire, ils ont voté la mort" et la série des "Premier janvier".

 

Né le 31 mars 1920 - il a nonante et  un ans aujourd'hui -, à Salses, fils de viticulteur, il effectue ses études secondaires au lycée Arago de Perpignan. Il s'inscrit ensuite à la faculté de lettres de Montpellier où il obtient une licence de lettres et un diplôme d'études supérieures classiques.

Déporté sous l'Occupation, il entre en politique après le guerre, et devient secrétaire fédéral du Parti socialiste des Pyrénées-Orientales. En 1947, il est élu maire de Salses, sa ville natale.

En 1951, il est député puis conseiller général du canton de Latour-de-France. Il est député de 1951 à 1958 sous la IVème République, puis sous la Vème, de 1958 à 1962 puis de 1968 à 1973. Il a été président de l'ORTF entre 1972 et 1973.

Le 20 avril 1973, au cours d'une émission "Feux croisés", Arthur Conte dit les difficultés qu'il a de mettre en place une nouvelle grille de programmes. " Il est difficile de bousculer les habitudes des téléspectateurs. La grille mise en place le 2 avril dernier est remplacée à partir de ce jour. Des horaires plus traditionnels, réclamés depuis le 2 avril par des milliers de lettres et d'appels furieux, sont réinstaurés. Entre autres changements, la grille avait déplacé le journal de 20 heures sur la deuxième à 22 heures (1). Arthur Conte est trop indépendant et cela agace dans les allées du pouvoir" Le 24 octobre 1973, il est évincé de l'ORTF : "La passation de pouvoir a été des plus brèves : souriant, Arthur Conte s'est contenté de souhaiter bonne chance et beaucoup de courage à son successeur, Marceau Long. La crise ouverte entre le président de l'ORTF et son ministre de tutelle, Philippe Malaud, s'est soldée il y a deux jours par le départ forcé du premier, vingt mois avant la fin de son mandat. Conte avait eu le tort de croire en son indépendance, de vouloir réformer l'Office et de rester sourd aux violentes diatribes de son ministre. Il part, déçu et célèbre." (extraits de "Chronique de la télévision" (1996) aux éditions Chronique). En effet, si les noms de Marceau Long et de Philippe Malaud ont été oubliés, le nom d'Arthur Conte reste dans toutes les mémoires.

 

Dans ses ouvages, "le Premier janvier 1920" et "le Premier janvier 1960", Arthur Conte parle de ces artistes qui ont vécu et travaillé dans les Pyrénées-Orientales... Et la palette est riche :

 

D'Aristide Maillol, l'enfant de Banyuls, il dit : "Plus Bourdelle veut être romain, plus Maillol est grec. Au même âge, Maillol longue barbe soignée, long nez effilé, front étroit et têtu, yeux clairs, sourcils en broussaille, bouche mince, corps nerveux, noueux et calciné comme un cep de grenache, incarne pleinement l'artiste des Cyclades, nourri de sève d'olivier et d'amandier."

De Soutine, qui a travaillé à Céret et ses environs dont il tirera deux cents paysages, production qu'achètera en partie le collectionneur américain Barnes, il rappelle que "enfui du ghetto balte, fils d'un tailleur de cafetans et de lévites de Smilovitch, en Lituanie, ancien élève de l'école des Beaux-Arts de Minsk, rampe le long des rues de Montparno comme un animal maudit."

Pinkus Krémègne (1890-1981), originaire lui aussi de Lituanie, arrive à Céret en 1918 et il ne quittera plus cette ville où il fait construire sa maison-atelier : "Avec son pantalon de gros velours brun, sa canadienne, son béret enfoncé sur le front, il ressemble aussi à un ouvrier charpentier. Lituanien né dans une bourgade juive de Smilovitch, ancien étudiant famélique des Beaux-Arts de Vilna, sculpteur d'abord, peintre enfin, il semble traîner la désespérance pour toujours. Il n' a éprouvé quelque bonheur que cet été, à Céret, dans les Pyrénées catalanes, où il avait amené Soutine."

D'Henri matisse, qui a vécu à Collioure pendant un an, et dont certains dessins à la plume et à l'encre noire sur papier velin sont exposés à Céret, il évoque le tailleur de lumière possédé par son métier : "Il a toujours été plus près de ceux qui caressent, les Cézanne, que de ceux qui cognent à la Van Gogh, ou de ceux qui provoquent à la Picasso." (2)

"Il y a enfin les géants : Chagall et Picasso.

Une nouvelle jeunesse s'ouvre devant moi, sourit Chagall (...) Dès huit heures, il est devant son chevalet. Il n'arrête pas de peindre jusqu'au soir. Il ne prend pas de vacances, disant que 'la terre non plus ne prend pas de vacances. Elle n'arrête pas de tourner, et nous avec, même morts'. Il voyage beaucoup, de Rome à Athènes, de Berne à New York." 

Et de Picasso : "Lui aussi garde bon pied bon oeil. Il a quitté sa villa cannoise sur la colline de Californie pour s'installer en juin au château de Vauvenargues, ancienne demeure de Luc de Clapiers, auteur des 'Maximes', bâti au pied de la montagne Sainte-Victoire à Arles. (...) Trois chiens rôdent de salon en salon, le dalmate Perro, le boxer Yan et le basset Lump, compagnons inattendus de la chèvre Esméralda, dont il raconte qu'elle raffole de dessins."

 

Arthur Conte a aussi publié : "La Légende de Pablo Casals", autre grande figure du Roussillon dont nous parlerons dans un prochain article.

 

 

 

(1) En 1973, il n'y avait que trois chaînes, la 1, la 2 et depuis le 31 décembre 1972, la 3.  

(2) Extraits du livre "Le premier janvier 1920"

(3) Extraits de "Le premier janvier 1960" de Arthur Conte (tous deux édités chez Plon)

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