Faire connaître la Louisiane et les Catalognes : Lieux, histoire et événements.
En ce dernier jour de l'été 2011, je feuillette mes archives concernant la Louisiane et j'y retrouve quelques pages de "La Gazette de Louisiane", mensuel hélas disparu qui m'était bien utile pour suivre les actualités louisianaises que les moyens d'information français ne donnent pas, sauf en cas de malheur. Dans son numéro du mois de mai 1992, le dit journal retrace les moments forts du Festival International de Louisiane qui a eu lieu le mois précédent à Lafayette : "Du 21 au 26 avril, Lafayette a vibré aux rythmes de la samba, du reggae, du soukous et bien d'autres spécialités musicales. Un public nombreux et réceptif à une programmation variée est un des éléments qui témoigne du succès de cette sixième édition du Festival International", dit le commentateur pour résumer ce qui s'est passé durant les spectacles et pour faire partager l'effet produit par les nombreux artistes présents. Il ajoute : "Plusieurs visiteurs ont exprimé leur mécontentement devant les rayons de CD, cassettes vides. Les groupes, eux, sont enchantés ; leurs oeuvres se sont vendues comme des petits pains." Parmi les artistes invités, figurait au programme le très joyeux et volubile Francis Bebey (décédé en 2001), "pionnier camerounais de l'afro-pop" comme le qualifiait "La Gazette" dans son numéro d'avril 1992, en précisant : "En provenance du Cameroun, le pionnier de l'afro-pop joue du piano à pouces, de la bira et de la sanza. Son 'challenge' artistique consiste à utiliser les instruments du progrès occidental et les messages de communication de l'héritage culturel africain." Francis Bebey qui "s'anime au fur et à mesure qu'il parle de sa musique, de son travail de création artistique, ponctuant souvent ses propos d'un éclat de rire franc et contagieux" (*) a aussi joué de la guitare, son principal instrument qu'il utilise "à la fois comme percussion et comme instrument mélodique" (*), pour accompagner les paroles de ses chansons aux titres drôles et inattendus comme "N comme insecte", "Danse des criquets pèlerins", "Il n'y a pas de crocodiles à Cocody", etc. Francis Bebey a certainement aussi chanté devant le public louisianais "la Condition masculine", chanson écrite et enregistrée en 1976, et dans laquelle il se plaint de n'être plus servi par sa femme comme il le souhaiterait, son épouse n'obéisssant plus qu'aux slogans féministes. Marié depuis dix-sept ans, quand l'époux disait "fais ceci ", elle le faisait, ou "fais cela", elle s'exécutait, mais maintenant, elle dit à son époux d'aller chercher l'eau lui-même quand il a soif et de cuisiner quand il a faim. La condition masculine, dont on ne parle pas, est devenue invivable : "Bref ! Il faut dire que ma condition masculine est devenue très malheureuse." Imaginez la vie de ces pauvres êtres. Si tous les hommes qui trompent leur épouse doivent confesser leur faute auprès de Claire Chazal, il va y avoir embouteillage sur les plateaux de TF1. Mais en 1992, l'heure était à la fête et l'insouciance lors de ce festival réussi où se sont produits d'autres artistes africains comme Boubacar Diabate (Sénégal), Diblo Dibala et Matchacha (Zaïre), mais aussi d'haïti, de Guadeloupe, de Louisiane, de Belgique.
(*) Extrait d'un article paru en septembre 1985 dans la revue "New African".