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Faire connaître la Louisiane et les Catalognes : Lieux, histoire et événements.

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Le petit monde de Bernard Dimey : aujourd'hui en voyage en Egypte

 

 

"Bernard Dimey n'est pas mort le dix mai,

On aurait cru qu'il l'avait fait exprès :

L'est mort le premier juillet au matin

Et rud'ment bien." Jacques Debronckart

 

 

Le 1er juillet 1981, Montmartre perdait un de ses derniers poètes, un homme qui avait le coeur aussi grand..., qui a écrit "Moi qui n'ai rien écrit" et "Je ne dirai pas tout" ; or, tout nous reste à dire sur celui qui a hanté les nuits de la Butte et des Halles et qui regagnait au petit matin son logement de la rue Germain Pilon.

 

Sur une idée de Michel Célie, le directeur des disques "Déesse", Bernard Dimey passe quelques jours en Egypte avec ceux qu'il aime : Le Caire et son musée archéologique, les Pyramides et une promenade à dos de dromadaire qui donne au gros homme un mal de mer dont il ne se remettra que difficilement, Philae, Memphis, Louxor, la Vallée des Rois...

"Les rapports de Pasar étaient régulièrement remis à Pharaon, à la grande satisfaction de celui-ci. Il pouvait suivre les progrès de l'extraction des rochers dans la Vallée des Rois, pour le creusement de sa tombe, à l'endroit qu'il avait choisi lors des obsèques de son père. En l'an 2, on avait rituellement donné le premier coup de ciseau dans le fin calcaire, avec un magnifique burin d'argent. Il apprenait aussi que les travaux d'agrandissement du temple de Louxor touchaient à leur fin. Les carrières de granit d'Assouan avaient également fourni la belle pierre rose pour les colosses de Pharaon devant figurer entre les colonnes où les silhouettes royales, hautes de sept mètres, dominaient les images de Nofrétari, et plus tard des filles aînées du souverain.

La décoration sur les murs était très avancée, et les scènes religieuses ornaient la face intérieure du premier pylône déjà achevée. Il semble que le rapport concernant cette partie du temple ait été rédigée vers 1277 avant notre ère. Les obélisques, dont celui que Méhémet Ali offrit à la France, allaient être dressés devant les môles, mais la façade du pylône, tournée en direction de Karnak d'où arrivait annuellement la grande fête d'Opet, n'était pas encore historiée. On allait retracer la grande voie qui reliait le temple de Karnak à la nouvelle façade de Louxor, et compléter la série des sphinx flanquant cette majestueuse voie processionnelle, déjà remise en état sous Toutânkhamon.

En fait l'Egypte était transformée en un vaste chantier de construction ; dans toutes les agglomérations d'importance on voyait s'élever de savants échafaudages d'éléments de bois fixés par des cordes de halfa, et le bruit des maillets scandait l'équarrissage des assises de pierre, avant qu'elles ne soient élevées par traîneaux sur des rampes de sable le long des murs en construction..." Extrait de "Ramsès II, la véritable histoire" par Christiane Desroches Noblecourt, inspecteur général honoraire du département des Antiquités Egyptiennes du musée du Louvre à Paris, décédée le 23 juin 2011.

 

De ce voyage sur les bords du Nil, Bernard Dimey a rapporté des images sur lui, sur soi, sur l'intérieur de soi, qui invitent à la méditation, à la réflexion et qui forment ce qui est peut-être son plus beau poème : "Les enfants de Louxor"

 

Quand je sens, certains soirs, ma vie qui s'effiloche

Et qu'un vol de vautours s'agite autour de moi,

Pour garder mon sang froid, je tâte dans ma poche

Un caillou ramassé dans la Vallée des Rois.

Si je mourais demain, j'aurais dans la mémoire

L'impeccable dessin d'un sarcophage d'or

Et pour m'accompagner au long des rives noires

Le sourire éclatant des enfants de Louxor.

 

A l'intérieur de soi, je sais qu'il faut descendre

A pas lents, dans le noir et sans lâcher le fil,

Calme et silencieux, sans chercher à comprendre,

Au rythme des bateaux qui glissent sur le Nil.

C'est vrai, la vie n'est rien, le songe est trop rapide,

On s'aime, on se déchire, on se montre les dents,

J'aurais aimé pourtant bâtir ma Pyramide

Et que tous mes amis puissent dormir dedans.

 

Combien de papyrus enroulés dans ma tête

Ne verront pas le jour... ou seront oubliés

Aussi vite que moi ?... Ma légende s'apprête,

Je suis comme un désert qu'on aurait mal fouillé.

Si je mourais demain, je n'aurais plus la crainte

Ni du bec du vautour ni de l'oeil du cobra.

Ils ont régné sur tant de dynasties éteintes...

Et le temps, comme un fleuve, à la force des bras...

 

Les enfants de Louxor ont quatre millénaires,

Ils dansent sur les murs et toujours de profil,

Mais savent sans effort se dégager des pierres

A l'heure où le soleil se couche sur le Nil.

Je pense m'en aller sans que nul ne remarque

Ni le bien ni le mal que l'on dira de moi

Mais je déposerai tout au fond de ma barque

Le caillou ramassé dans la Vallée des Rois.

 

 

Bernard Dimey (1931-1981), "Les enfants de Louxor"

   

 

 

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