Faire connaître la Louisiane et les Catalognes : Lieux, histoire et événements.
Mes parents et moi, alors que nous étions en vacances à Menton (mes grands-parents maternels y ont habité pendant de nombreuses années), allions quelquefois au Festival des feux d'artifice de Monaco qui étaient tirés depuis les digues qui encerclaient le port de la Condamine ou Port Hercule. Nous y allions en voiture et la circulation était telle que les neuf kilomètres qui séparent les deux cités me paraissaient bien longs. A partir de Saint-Roman, tout était nouveau, tout était beau. Une file interminable d'automobiles submergeait les rues de la principauté et j'avais le temps d'admirer le beau lustre du hall d'entrée d'un immeuble de la place des Moulins. Aller à Monaco, était pour l'enfant de huit ans que j'étais, un voyage exotique, loin de la France, avec des institutions différentes, les portraits du prince dans les vitrines des magasins, les relèves de la garde, le cinéma en plein air de l'avenue d'Ostende, les promenades en calèche à Monte Carlo, et à la télévision les films entrecoupés par la publicité ; un pays à mi-chemin entre l'Europe aristocratique de la fin du 19ème siècle et l'Amérique des nouveautés. De plus, le paysage d'une beauté incroyable ajoutait à l'excursion nocturne une note de rêve et d'insouciance.
A l'extrême Sud-Est de la France, Monaco, est un Etat d'une superficie de deux cents hectares dont trente-quatre ont été gagnés sur la mer ; sa longueur est de 4 100 mètres, sa largeur varie entre 1 050 et 350 mètres. Nous en avons vu des changements au fil des étés : la gare inaugurée en 1964 et remplacée par une nouvelle souterraine en 1999, le stade Louis II au pied du rocher reconstruit à Fontvieille en 1985, le zoo où mes parents m'emmenaient quelquefois a disparu lui aussi, la construction de l'hôtel Loews en 1975 avec ses gros piliers de béton qui surgissent de la mer (devenu le Fairmont Monte Carlo) avec sur sa terrasse une mosaïque de Vasarély et deux statues de Botéro... La Principauté de Monaco est un pays indépendant, une Monarchie Héréditaire et Constitutionnelle dont, depuis 2005, S.A.S. le Prince Albert II est le chef de l'Etat. Depuis 1215, année où un Grimaldi s'est emparé du château qui se trouvait à l'emplacement du palais actuel, les princes se sont succédé, tantôt sous la tutelle de l'Espagne, tantôt sous celle de la France. Parmi ces princes, il faut citer Charles III (1818-1889), le prince qui a fait sortir son pays de l'isolement dans lequel il se trouvait, en attirant toute l'aristocratie européenne par la construction du casino de Monte Carlo par Charles Garnier et par la création de la Société des Bains de Mer (SBM) en 1863, Albert Ier, le prince navigateur(1848-1922), le créateur du musée océanographique et Rainier III (1923-2005) qui, par son habileté et son intelligence, a mis Monaco sur le chemin de la réussite.
La population de Monaco compte 32 796 habitants (recensement de 2008) mais seulement 8 346 personnes ont la nationalité monégasque (4 740 femmes et 3 606 hommes). En 2010, 197 mariages ont été célébrés, 80 divorces ont été prononcés. 961 bébés sont nés à Monaco (500 garçons et 461 filles). Parmi ces bébés, 228 sont nés de mères domiciliées en Principauté, et 733 de mères domiciliés à l'étranger (Union Européenne, Etats-Unis, etc.). 24 450 personnes qui y vivent sont des étrangers. En dehors des personnes de nationalité française (sauf celles qui y résidaient avant 1957), les personnes physiques qui résident à Monaco sont exonérées de toute imposition sur le revenu ou sur la fortune ainsi que d'impôts locaux. Les entreprises paient un impôt, le seul impôt direct prélevé par le gouvernement monégasque, l'ISB (impôt sur les bénéfices). Il existe aussi des impôts issus des droits d'enregistrement sur les biens meubles (baux, locations diverses, etc.) et biens immeubles (transfert de propriété par exemple), sur les successions, la TVA (avec des taux identiques à ceux pratiqués en France).
La langue officielle de la Principauté est le français. L'anglais et l'italien sont cependant communément compris et parlés. La langue traditionnelle monégasque est enseignée dans les écoles de la Principauté. Il y a des écoles maternelles, primaires, un collège (le collège Charles III) et un lycée (le lycée Albert Ier) ainsi qu'un lycée technique et hôtelier. Il y aussi deux écoles privées sous contrat.
Monaco est, depuis 1993, membre de l'ONU et du Conseil de l'Europe depuis 2004. Monaco est aussi membre de plusieurs institutions spécialisées de l'ONU comme l'UNESCO, l'OMS, l'OMT. Les représentations consulaires étrangères sont nombreuses en Principauté. La France est représentée par un ambassadeur et non plus par un consul depuis 2006, l'Italie depuis 2005, conformemént aux accords de novembre 2005 entre la France et Monaco qui symbolisent la reconnaissance de la souveraineté internationale de Monaco.
Le secteur public a fait entrer 636 millions d'euros dans les caisses de l'Etat en 2004, dont 50 % provenaient des taxes sur le chiffre d'affaires des transactions commerciales, 11 % des contributions sur les transactions juridiques, 10 % du domaine immobilier, 7 % des impôts sur les bénéfices commerciaux, etc.
Le chiffre d'affaires des entreprises du secteur privé provient à 39 % du commerce de gros et de détail, 15 % des banques, 3,32 % de l'hôtellerie, etc. La population salariée dans le secteur privé (40 546 personnes en 2005) est à 67 % de nationalité française, 14 % de nationalité italienne, 2 % de nationalité monégasque, le reste étant composé dde nationalités diverses. 46,44 % des salariés sont dans les métiers de services, 17,85 % dans le tourisme, 11,73 % dans le commerce, 9,31 % dans l'industrie, 7,79 % dans la construction, 6,88 % dans les banques et la finance.
Le 12 juillet 2005, lors de son intronisation, S.A.S. le Prince Albert II a prononcé un discours retraçant l'ensemble des grandes directions à viser pour le développement du pays dans les domaines de l'économie, de la finance, mais aussi pour poursuivre l'ouverture de la Principauté sur le monde, apporter à la communauté internationale une volonté collective de préserver l'environnement, faire de Monaco un pays respectueux de la nature. Conscient des efforts qu'un pays peut fournir en terme de protection de l'environnement, Monaco entretient un certain nombre de dispositifs dans ce sens. La qualité de l'air fait l'objet d'une surveillance accrue par un réseau automatique de six stations de mesure ; la gestion des déchets est gérée de manière autonome pour la collecte et le traitement de ses déchets incinérables soit 70 % de leur poids. La chaleur produite est réinjectée dans le réseau électrique public et la vapeur obtenue est récupérée pour alimenter des réseaux de chauffage et de climatisation de la ville-Etat (ce service est assuré par la SMEG, Société monégasque de l'électricité et du gaz créée en 1890) ; le trafic routier, si dense durant mon enfance, est géré par un organisme qui lui permet d'informer les usagers en temps réel. Cette observation est associée à la surveillance des tunnels routiers dont le trafic dépasse les deux millions de véhicules par mois ; les jardins et espaces verts sont nombreux en Principauté : ils couvrent 428 527 m2 soit 21,22 % de la surface totale du territoire (13,39 m2 par habitant). L'eau potable, la qualité de l'eau de mer et le contrôle des rejets en mer sont aussi l'objet de contrôles rigoureux. La mer est d'ailleurs une des préoccupations de S.A.S. Albert II ; Monaco est l'hôte de multiples organisations et l'adhère à de nombreuses Conventions internationales.
Pour conclure ce chapitre sur Monaco, soulignons le rôle de la SBM dans la vie de la Principauté. Créée en 1863, la Société des Bains de Mer a un chiffre d'affaires de 344 millions d'euros et emploie 2 864 personnes (chiffres de 2005). Elle gère tout ce qui concerne les jeux (le casino de Monte Carlo mais aussi le casino de l'hôtel Fairmont, ex-Loews), l'hôtellerie et le tourisme de luxe (Hôtel de Paris, Hôtel Hermitage, hôtel Mirabeau, Monte Carlo Beach Hotel, le Louis XV-Alain Ducasse, La Belle Epoque, la Coupole, le Café Mirabeau, Le Train Bleu, le Café de Paris, le Sporting d'Hiver, l'Opéra, les Thermes Marins de Monte Carlo, le Monte Carlo Golf Club, le Monte Carlo Country Club, etc.).
Au début de cet article, j'ai dit que j'avais suivi la construction du Loews devenu le Fairmont Monte Carlo. Construit en 1975, cet hôtel qui couvre 60 000 m2, compte 619 chambres et suites, 18 salles de réunion, 3 bars et salons de thé, 3 restaurants, un centre de gymnastique et de musculation (avec sauna, hammam, piscine) et une galerie marchande de 8 boutiques. Il emploie 480 personnes en permanence et 50 saisonniers.
D'autres renseignements peuvent être consultés sur le site de l'Office du Tourisme de la Principauté.
Les données citées dans cet article ont été relevées dans l'ouvrage annuel "The Best of Monaco" dans son édition de 2006.