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15 septembre 2014 1 15 /09 /septembre /2014 09:32

Le 3 août 1914, l'Allemagne déclare la guerre à la France ; ces deux pays avaient déjà décrété la mobilisation générale deux jours plus tôt. En Allemagne comme en France, les états-majors avaient depuis longtemps pensé au déroulement de la guerre. Dans les premières semaines du mois d'août 1914, l'Allemagne applique le plan Schlieffen du nom de l'officier supérieur (décédé en 1913) qui a dès 1905 jeté sur le papier une stratégie en vue d'une guerre courte contre la France en faisant passer l'armée allemande par le Benelux. La Belgique ayant repoussé l'ultimatum allemand qui exigeait le libre passage de ses troupes par la Belgique, violant ainsi la neutralité de cette dernière, Liège est attaquée et se défend héroïquement, tout comme Namur pillée et incendiée en partie le 23 août 1914. Anvers résiste à l'armée allemande en septembre-octobre ce qui permet aux troupes belges de se replier sur l'Yser à Nieuport, ville détruite comme Dixmude et surtout Ypres qui voit ses halles aux draps du 14ème siècle partir en fumée. Furnes devient le Quartier Général de l'armée belge lors de la bataille de l'Yser tandis que le roi Albert Ier et la reine Elisabeth résident à La Panne. "Du 6 au 16 août, dix jours suffisent aux armées allemandes pour prendre la place forte de Liège et contraindre l'armée belge à se réfugier dans le camp retranché d'Anvers : la manœuvre prévue pour l'aile droite allemande est libre. En revanche, les attaques françaises sont un fiasco ; malgré leur supériorité numérique, les armées de Castelnau et de Langle du Cary, décimées par les mitrailleuses et l'artillerie de campagne adverses, durent reculer ; en bon ordre, certes, mais la "bataille des frontières" était perdue." (1) le 22 août 1914 est le jour le plus meurtrier pour l'armée française. Dans les environs de Rossignol dans la province de Luxembourg, "le 22 août 1914, l'armée française connaît un désastre historique. Au cours de cette seule journée, plus de 27 000 soldats français sont tués." (2)

Commence alors la guerre des tranchées de la Lorraine à l'Yser.

"L'artillerie française et anglaise, mélangée, profitait des dunes et des arbres. Les zouaves et les tirailleurs occupaient les tranchées de l'embouchure de l'Yser, où l'une de leurs sentinelles gardait le premier sac de cette ville creuse serpentant d'un bout à l'autre de la France. Ensuite, du côté de Saint-Georges, les fusiliers marins veillaient sur un terrain chèrement conquis lors de la bataille de l'Yser.

Zouaves et fusiliers se réunissaient au repos dans les anciens hôtels et les anciennes propriétés de Coxyde-bains.

Les deux Nieuport, en ruine, n'offraient plus que l'abri de leurs caves aux chefs et aux postes de secours des différent corps. Ces villes et cette campagne, sans âme qui vive, cachaient un incroyable labyrinthe de couloirs, de routes, de galeries souterrains. Les hommes y circulaient comme des taupes, et on pouvait, entrant dans un trou à Coxyde, sortir par un autre trou, en première ligne, sans voir le ciel. Ce secteur 131 était un secteur calme. Une entente tacite nous empêchait de tirer sur Ostende pour que les ennemis ne tirassent pas sur La Panne, exil du roi et de la reine. Ces souverains y habitaient avec les enfants royaux, enchantés, eux, de l'imprévu et d'une charmante basse-cour." (3)

Le saillant d'Ypres, à l'est de la ville, est tenu par des troupes en majorité britanniques dès octobre 1914, et après septembre 1918, la contre-attaque des Alliés pour libérer la Belgique, on relèvera plus de 300 000 morts dont 250 000 Britanniques enterrés dans les 170 cimetières militaires qui entourent la ville.

A Ypres, "les murs du mémorial de la Porte de Menin conservent les noms de 54 896 Britanniques disparus pendant les batailles précédant le 16 août 1917. Tous les soirs à 20 heures, des clairons du corps de Pompiers y sonnent le "Last Post", sonnerie du couvre-feu britannique." (4)

La Belgique, pays pourtant neutre, a mobilisé 365 000 hommes et a compté 38 716 morts, 44 686 blessés, 34 659 prisonniers ou disparus, soit 32% de ses effectifs. - Chiffres donnés dans le livre de J.-M. Steg (2)

(1) La fin d'un monde (1914-1929) par Philippe Bernard (Editions du Seuil, 1975)

(2) Le jour le plus meurtrier de l'Histoire de France - 22 août 1914 par Jean-Michel Steg (Librairie Arthème Fayard, 2013)

(3) Thomas l'Imposteur par Jean Cocteau (Editions Gallimard, 1923)

(4) Belgique - Grand-Duché de Luxembourg (Michelin Editions du Voyage, 2000)

La Grand-Place de Bruxelles (Belgique)

La Grand-Place de Bruxelles (Belgique)

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