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5 septembre 2012 3 05 /09 /septembre /2012 08:34

 

 

"Je sais ce que vous allez me répondre : "De quoi vous mêlez-vous, homme de la vieille Europe?" (1)

"Il prétend que l'Europe est vieille, mais c'est lui qui n'a jamais été jeune." (2)

 

 

- Aimer l'Amérique

 

"L'Amérique est si vaste, si multiple, que tu y trouveras tout, du très bon et du très mauvais, des raisons de l'aimer et des raisons de ne la pas aimer. Ton compte fait, je crois que tu l'aimeras. Tu l'aimeras parce qu'elle a été et demeure, la plus merveilleuse aventure de l'espèce humaine. Là, pour la première fois de leur histoire, des hommes déjà civilisés ont trouvé un continent vierge. Là, pendant trois siècles, ils ont vécu un conte des Millet et Une Nuits. Aujourd'hui, le pionnier n'a plus de forêts à défricher, mais il a des villes à rebâtir et il le fait dans le même esprit. Au moment de la guerre, les Américains ont défriché leurs usines, arraché les machines-outils devenues inutiles et ba^ti un monde nouveau. Tu aimeras leur courage et leur audace." (3)

"Quoiqu'on ne trouve pas dans les villes américaines autant de beauté qu'à Cambridge, Oxford, Salisbury ou Winchester, ces villes aux adorables reliques d'un bel âge, on y voit ici et là des beautés notables : là où les Américains n'ont pas tenté d'en créer. Où les Américains ont tenté de produire du beau, ils ont échoué de façon remarquable. Une des plus notables caractéristiques des Américains est leur manière d'appliquer la science à la vie moderne.

La plus superficielle ddes flâneries dans New York le démontre. L'Angleterre considère ses inventeurs comme des fous ou peu s'en faut, et trop souvent les inventions y mènent à la désillusion et à la pauvreté. L'Amérique honore ses inventeurs, et le chemin le plus rapide vers la richesse consiste à exercer son ingéniosité, à appliquer la science aux travaux des hommes. Les machines ne sont nulle part aussi délicieuses qu'en Amérique." (2)

 

- Les villes américaines  

 

"Certains te diront : "Toutes les villes américaines se ressemblent. Chacune possède sa belle école de briques rouges, son Woolworth, son marché Atlantic et Pacific, sa banque locale à colonnades grecques." C'est vrrai, mais ces analogies sont superficielles. Rien n'est plus différent d'une communauté anglo-saxonne, comme Boston ou Concord, qu'un ville mexicaine comme San Antonio, ou qu'une ville suédoise comme Minneapolis. Les vieilles villes du Sud, Richmond, Charleston, ne ressemblent ni à Chicago, ni à Detroit, et San Francisco ne ressemble à aucune autre ville au monde." (3)

"Les villes américaines sont indescriptiblement fastidieuses. Les Bostoniens prennent leur savoir de façon trop triste : pour eux, être cultivé signifie réussite plutôt qu'atmosphère ; leur centre, comme ils disent, est le paradis des fats. Chicago, pleine d'excitation et d'ennui, est une espèce de boutique monstrueuse. La vie politique de Washington est celle d'une sacristie. Baltimore distrait une semaine, Philadelphie horrifie par son provincialisme, et, quoiqu'on puisse y dîner, il est impossible de demeurer à New York." (2)

 

- L'homme et la femme américains

 

"En France, l'homme passe sans transition de l'état de collégien à l'état de vieillard. En Amérique, une âpre lutte oblige l'homme à vivre, dès l'enfance et jusqu'à la mort, dans l'âge du milieu, l'âge détaché de la mère. Il retrouve dans le mariage une mère devant laquelle il baisse la tête.

Lorsqu'un ménage de New York nous invite, lorsque l'ascenceur nous jette dans l'antichambre, la maîtresse de maison vient à notre rencontre. Un peu courbé, un peu anonyme, le mari se dissimule derrière elle." (1)

"Le mariage est une institution des plus populaires. L'Américain se marie jeune, l'Américaine, souvent ; ils s'entendent très bien. On a élevé les maris depuis l'enfance dans un système d'obéissance très élaboré, et leur vénération pour le sexe a quelque chose d'un chevaleresque de commande. Les épouses, elles, exercent un despotisme absolu, fondé sur l'autorité de la Femme et tempéré par le charme de la féminité." (2)    

 

Le travail manuel

 

"Les Américains n'ont aucun préjugé à l'égard du travail manuel. Entre le type de fermier, de l'ouvrier qualifié et celui de l'avocat, du médecin ou de l'industriel, la différence est moindre qu'en Europe." (3)

"Les hommes se consacrent aux affaires. Selon leur mot, ils ont "le cerveau devant la tête". Ils reçoivent inconsidérément les nouvelles idées.Ils bénéficient d'une éducation pratique. Nous fondons l'éducation des enfants sur les livres, mais, avant de pouvoir instruire leur intelligence, il faut leur en donner une. Les enfants ont une antipathie naturelle pour les livres ; le travail manuel devrait constituer le fondement de toute éducation. On devrait enseigner aux enfants à se servir de leurs mains, ce qui les rendraient moins aptes à la destruction et à la méchanceté." (2)

 

 

 

 

 

 

(1) Jean Cocteau, Lettre aux Américains (1949).

(2) Oscar Wilde, Impressions d'Amérique (1883), L'Homme américain (1887), L'Invasion américaine (1887).

(3) André Maurois, Conseils à un jeune Français partant pour les Etats-Unis (1947).

 

 

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