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8 février 2012 3 08 /02 /février /2012 08:57

 

 

 

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"L'heure s'écoule et toujours l'homme espère.

Chaque espérance vient le rajeunir.

Rien ne saurait contenir

le désir d'un printemps." (1)

 

Le 25 janvier 1962 mourait le poète Josep Sebastià Pons. Ille-sur-Têt (Pyrénées-Orientales), sa ville natale, commémore cette année sa mémoire et son oeuvre. Ille est  une ville proche de la nature, comme l'était Pons, dominée par le Canigou (2 784 mètres), autour de laquelle, l'écrivain aimait parcourir chemins et sentiers, le long de la rivière jusqu'à la chapelle de Casenoves, où "la rivière coulait si calme, les arbres vibraient d'un tel éclat". (2) Il aimait les arbres, les chênes-lièges, les fruits, les pommes, les animaux, les lapins, les fleurs, le mimosa, et a décrit son environnement au fil des quatre saisons. Suivons ses pas et sa prose, mois après mois, dans le cycle des saisons :

 

"La chute d'une nuit de février surprit l'ermite, comme il parvenait au col. Le vent mêlé de neige qui soufflait en bourrasque le fit chanceler. Il retrouva à grand peine la piste, laquelle, en vérité, n'existait pas. Les ajoncs sursautaient. On eût dit des bêtes furieuses. L'échine de la montagne secouait les ténèbres. Il n'était pas ivre." (4) 

 

"En avril 1628, comme il voulait passer au château du Vivier, dans le pays des Fenouillèdes, l'abbé de Banyolas lui remit une lettre pour les moines de San Pere de Roda, et ceux-ci lui procurèrent une barque dans une crique à demi fermée. Ces moines et ces fermiers n'obéissaient pas à un sentiment de crainte en recelant ce chef de bandits. Il est vrai que la plus élémentaire prudence les inclinait à composer avec lui, tant l'époque était troublée. Il fallait encore suivre un parti dans la lutte qui divisait les "nyerros" et les "cadells" lutte, d'ailleurs, obscure et qui n'esprimait peut-être que la rivalité de deux familles ; mais on comprend aussi que les "nyerros" étaient les ennemis plus ou moins déclarés du vice-roi, de la Royale Audience et des viguiers d'Espagne ; et comme Joan Sala n'hésitait pas à les braver, sa cause était celle des vieilles libertés du pays.

Durant huit années, Joan Sala avait tenu tête à la justice, mais après le vol de l'auberge de Rupit, où il s'était concerté avec la troupe du Puig et Vilas, en mars 1630, il cédait le terrain. Au printemps de l'année suivante, il décidait de gagner les châteaux de Nyer et du Vivier par la voie détournée, celle de l'Ull de Ter." (3)

 

"Ainsi, aux premiers jours de mai, Honorat Ciuro gravisait la montagne de Saint-Martin. La Vierge l'appelait dans on asile." (4) 

 

"Joana Macisa avait dix-huit ans. Elle était née à Castello d'Empuries, à deux pas de la baie de Rosas, et elle était la fille du meunier. En 1632, au mois de juin, elle se rendait en tartane à l'ermitage de Notre-Dame de Nuria, en compagnie de sa tante Guiomar et de son oncle Antic. Il ne fallait pas moins de deux journées pour atteindre le sanctuaire. La tartane avait d'abord suivi une route en bordure de Fluvia, et on l'avait remisée au bout de la première étape à Clot.

Le lendemain la même tartane parvenait à Sant Joan de les Abadesses à une heure assez matinale, et ils avaient dételé la mule qu'ils avaient chargée de vivres pour le reste du parcours. Le sentier s'engageait dans les gorges du Ter et devait les mener à Camprodon (*) ; au-delà de ce village, une piste pastorale allait rejoindre les rives du Fresser."(3)

"Au mois d'oût, il s'aventurait dans les vallées, pour la moisson et le dépiquage des seigles, et la jeune femme trouvait à s'employer dans les moulins. Elle aimait ces nappes d'eau calme sous les frênes, et recueillant un peu de farine au creux de sa main, elle retrouvait l'âme heureuse de sa vie. Les moulins et les ermitages, telles étaient ses deux passions." (3)

 

"C'est en septembre qu'il fait bon cheminer dans l'Aspre.

Le retour des premiers brouillards, et après les orages d'été, la pluie fine d'un matin ont rafraîchi le sol trop dur. Les degrés de schiste qui s'élèvent au-dessus des torrents accueillent un reflet de ciel. La roche s'émiette sous le bâton. Elle ouvre ses veines de carmin et de rouille. Après la fleur et la feuille, c'est la terre elle-même avec ses racines cachées qui exhale un parfum plus paisible que tous les autres." (4)

 

"1er octobre (1916) - Les toits des granges semblent appeler l'hiver. Le sud et l'ouest, brumeux et mauves, sèment un peu de neige sur les avoines, mais le soleil, feu de topaze, éclaire au levant. Hier, nous nous sommes approchés du moulin à vent. On dit que le meunier est un grand gaillard barbu, qu'il porte une crinière farouche et rousse, et que sa fille est belle comme le soleil, fleur de topaze." (2) 

 

 

  

(*) Ville natale du compositeur Isaac Albeniz. 

(1) Extrait du poème Perle de jour de J.S. Pons  

(2) L'oiseau tranquille

(3) Don Joan de Serralongua

(4) La vigne de l'ermite 

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