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25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 07:25

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"Tu veux aller voir l'Amérique ? C'est un très sage projet." André Maurois (*)

 

 

C'est sur le conseil de Jean-Pierre Bonnel, écrivain et blogueur, que je remercie, que je publie ici le déroulement de mon premier voyage aux Etats-Unis en 1985. Il a écrit sur son blog (°) le 7 juin dernier : "Merci pour le commentaire de Pascal Y. Il devrait publier ses carnets américains."

 

Les notes que j'ai consignées dans un petit carnet aux Etats-Unis lors de ce voyage sont reproduites en italiques ; le reste du texte a été écrit en 2012.

 

 

Pourquoi aller aux Etats-Unis ? Pour vivre le rêve américain, confirmer des clichés, aller à la rencontre de ma famille américaine ? Les trois à la fois ? Aller aux Etats-Unis, j'y pensais depuis plusieurs années. Début 1985, je prépare activement mon voyage. Début mars, je me fais faire un passeport. Simple formalité, le passeport biométrique n'existant pas ; il m'est tout de suite délivré. Puis je vais à l'ambassade des Etats-Unis, rue Saint-Florentin à Paris où j'obtiens un visa multiple et indéfini une heure après avoir rempli un questionnaire qui me demande si je suis communiste ou si je suis affilié à un parti nazi. Un petit papier jaune m'est remis avec le visa. Il stipule que "la durée du séjour n'est pas fonction de la durée de validité du visa. La durée du séjour est déterminée par un responsable du service d'immigration au moment de votre entrée aux Etats-Unis. Nous vous recommendons d'être en mesure de prouver que vous aurez les moyens de subvenir à vos besoins pendant la durée de votre séjour. (...) Nous vous souhaitons un bon voyage et un agréable séjour aux Etats-Unis." Des moyens, j'en ai peu ; le dollar est à 10,50 francs.

 

Dans l'avion, beaucoup arborent la main jaune "Touche pas à mon pote". Je me demande si ce slogan sera compris aux Etats-Unis. 23 juin : 17h50, atterrissage à New York. J'avais acheté mon billet dans une agence où j'avais travaillé quelques années auparavant. J'ai voyagé avec la compagnie Tower Air, disparue depuis longtemps. A l'aéroport JFK de New York, je suis attendu par un M. Eugene M. Nous ne nous sommes jamais vus. Par aérogramme, je lui ai dit que je porterais des baskets rouges, signe de ralliement efficace puisque mon hôte m'identifie immédiatement. Sur la route qui mène à sa maison de Floral Park (Etat de New York), je fais connaissance avec le gigantisme américain : voitures longues qui circulent sur des routes à huit voies. Quand j'arrive chez lui, je remarque que tout est automatique. Dans la cuisine, il y a un four à micro-ondes, appareil inconnu en France. Il me demande si j'ai soif. Il remplit le verre de glaçons puis y verse le soda tant attendu. C'est le règne de la glaçomania que j'appelerai le "cubisme". Son poste de télé reçoit des chaînes "on cablevision". Alors qu'en France, il n'y a que quatre chaînes, lui en reçoit trente. Des chaînes à thèmes. Il me met entre les mains une énorme télécommande par laquelle je m'amuse à faire basculer des poussoirs noirs pour passer d'une chaîne à l'autre : 1 poste de tv qui capte 30 chaînes : 1 chaîne avec que de la musique 24h/24 (Video Hits 1), 1 chaîne de prévisions météorologiques 24h/24 (Wheather Channel), 1 chaîne de films 24h/24, 1 chaîne de sports 24h/24, 1 chaîne de Country Music 24h/24 The Nashville Network (TNN), 1 chaîne d'informations (CNN) Cable News Network, 1 chaîne qui renseigne sur les programmes de la TV par cable 24h/24.   

M. et Mme M. ont au moins trois enfants, je ne sais plus, j'ai la mémoire qui flanche : une fille qui travaille à Manhattan, un fils en recherche d'emploi, un autre fils militaire en Allemagne. Un des fils me propose "an ice cream pop" (un esquimau).

M. M. me dit que sa femme Stella et lui sont invités le soir même chez des amis. J'accepte de les accompagner malgré la fatigue du voyage. Je veux déjà tout voir. Nous roulons pendant un long moment jusqu'à l'entrée d'un condominium, lotissement clôturé et gardé où résident les amis de mes hôtes. Notre voiture s'arrête devant la barrière baissée. Un gardien vêtu comme un policier sort de son bureau avec un grand bloc et demande chez qui nous allons, qui nous sommes. Il note tous les renseignements avec soin ainsi que le numéro d'immatriculation du véhicule de M. M. La barrière s'ouvre enfin, nous arrivons chez leurs amis. La soirée est douce, quelques moucherons perturbent notre conversation dans le jardin. Nous rentrons vers minuit. Il est déjà 6 heures du matin en France. J'ai fait le tour du cadran mais éveillé.

Vers 5 heures ce matin du 24 juin 1985, le soleil qui entre dans la chambre me réveille. Je n'ai pas l'intention de me rendormir. Je regarde par la fenêtre ; il fait beau. M. M. m'a proposé de me faire visiter Manhattan. Après le petit déjeuner, nous partons en voiture pour la "Grosse Pomme" : New York = The Big Apple. Ce surnom a été lancé par le président du New York Convention and Visitors Bureau en souvenir d'une expression employée jadis par les musiciens noirs qui venaient jouer pour la première fois à New York et auxquels le trac donnaient l'impression d'avoir une grosse boule (a big apple) dans la gorge.

24 juin : matin World Trade Centre, Chinatown, City Hall à pied. En voiture, 6th Avenue, W. 42nd Street. World Trade Center : 2 tours jumelles de 410 mètres. South Tower Bldg, au 110ème étage, observatoire. Montée de 9h30 à 21h30.

La montée au 110ème étage de la tour Sud du World Trade Center est inoubliable. L'ascenseur y grimpe vite. Les chiffres des étages défilent à grande vitesse. De la terrasse panoramique, la vue sur Manhattan fait découvrir ce qui fait la fierté de la ville : Vers le sud tout proche, la statue de la Liberté (fermée pour travaux dans l'attente du centenaire de son inauguration), Battery Park, parc de 8,5 hectares, où, quelques mois auparavant, Madonna et Rosanna Arquette ont tourné une scène du film Desperately seeking Susan. Vers le nord, l'Empire State Building (380 mètres), Chrysler Building, Pan Am Building, Central Park... En bas, dans les rues, les nombreux taxis jaunes sont minuscules et les bateaux qui voguent vers Staten Island semblent être des coquilles de noix.

Après-midi, tempête de grêle sur New York, qui fait la une des journaux du lendemain.

25 juin, temps magnifique. Promenade sur la 5th Avenue de Washington Square à Central Park.

26 juin, New York-Washington.           

 

(*) André Maurois de l'Académie française (1885-1967) : Conseils à un jeune Français partant pour les Etats-Unis (1947)

(°) leblogabonnel (overblog)

 

Photo, escaliers de secours à New York, NY. 

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