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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 14:09

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"A Mardi Gras, à La Nouvelle-Orléans, le carton-pâte gouaille aux balcons ornés de fer forgé. Rires gaulois sous les mantilles sévillanes. Traditions de la vieille Europe respectées depuis deux siècles dans ce pays qui aime la joie de vivre."

 

"Throw me something, Mister" New York a son "Wall Street", Los Angeles son "Hollywood", Detroit ses "chars", et La Nouvelle-Orléans son "Mardi Gras". Dès la fin du 17ème siècle, les Français avaient déjà dénommé "bayou Mardi Gras" un endroit du Mississippi. Le Mardi Gras a survécu et sa devise demeure :"Dum vivimus vivamos". Pour une semaine de parades, bals et débauches gastronomiques, les Néo-Orléanais travaillent pendant de logs mois car, si l'élite sociale se doit de préserver les traditions ethniques, politiques et commerciales, le reste de la population s'acharne à les briser. La "High Society" sélectionne minutieusement les rois, reines et leur cour ; ses femmes rêvent d'éclipser celles d'antan, tandis que ses hommes frénétiquement prient Mercure. Pour les Noirs, le phénomène a tout autant d'importance car, si le roi Zulu est une parodie de Rex, autant d'émotion y est accordée. Cette foule ajoute un million de profanes au million d'initiés ; elle envahit les ho^tels, motels, aéroports, gares, parcs, familles, amis, les moindres connaissances.

Des centaines d'orchestres mugissent entre de mignonnes majorettes. Des milliers de faveurs pleuvent sur cette foule bienveillante et, bien que d'aucune valeur marchande, elles deviennent, sous forme de colliers de plastique et de doublons dorés ou argentés, le symbole d'idoles paiennes oubliées.

Ghislaine Pleasonton citée dans le livre de Michel Tauriac "La Louisiane aujourd'hui"

 

"Et voilà que soudain je me rappelle de quel ton de chaleur il y a quelques jours la belle Mme A... me disait les yeux aux anges : -"Ah ! le carnaval de Perpignan ! c'est le seul où l'on sente l'ivresse unanime d'une cité ; entre la musique et la ville comme une sorte d'accouplement."

Le trombone gonfle ses joues de vent. La flûte baise le vent. Oui, tout cela, tout ce tapage divin, toute cette harmonie, c'est du vent, du bon vent qui allège l'homme, qui joue aux ballons dans le ciel. Quel symbole que la résolution d'un peu d event en rythme, en danse ! Des ailes des oiseaux à l'orbe des astres, tout est à base de vent. Qu'est-ce que la lumière sinon du vent en fleurs ? Vent, souffle, âme : juste synonymie ! O merveille, les mêmes principes ont formé la musique des sphères et l'âme de Platon !

(...) Cette semaine du Carnaval à Perpignan est la Semaine Sainte des sens, du corps. Pas une parcelle du monde ne reste oisive, pas une goutte de sang qui ne reste en souffrance. Tout bouge, chante, danse. Il y a une ordonnance dans cette joie, une cohésion, une largesse tout à fait admirables. Le grain de sénevé même a sa part. Du fond des orteils au plus haut poil, chaque atome joue son rôle, chaque veine tient sa partie dans le mûr orchestre des sens. La nature accompagne en sourdine, chaque unité est à son poste. Voici la grande alliance de l'être dans le sein du vol et du bond, la Nuit-du-4-août des trois ordres : animal, végétal, minéral. Voici, Dieu me pardonne ! le Carnaval même de la création." Joseph Delteil, "Perpignan"

 

"La fête l'envahissait quasiment du début à la fin de l'année. La fête par excellence, c'était le Carnaval. (... ) Tous les gens sont masqués, du Doge à la servante et au Nonce lui-même. C'est masqué que l'on expédie ses affaires, qu'on plaide ses procès, qu'on achète son poisson, qu'on écrit ses lettres, qu'on rend ses visites. Masqué, on peut tout oser, tout dire : autorisé par la République, le masque est protégé par elle. Masqué, on peut entrer partout, dans les salons, dans les offices, dans les couvents, au bal, au Palais, au Ridotto où sont les tripots de jeu. Le masque n'est pas seulement un jeu ou simple changement de décor, mais un changement, un bouleversement social. Plus de règles. Plus de hiérarchies. Plus de nobles à lourdes perruques et à robe rouge - ou ce costume risque d'être un déguisement. Il n'y a plus qu'un personnage à Venise : Sior Maschera. Une égalité trompeuse, mais libératrice tombe sur la ville. Tout est permis, comme si à chacun - aux femmes comme aux hommes - étaient rendues l'innocence et la liberté de confiance. Dans une sorte d'anonymat, chacun flotte sur sa vie. Plus de contrainte ; plus d'heure pour les repas ; plus de distance sociale : le masque est à lui seul une révolution d'autant plus efficace qu'on la sait temporaire, fugitive, donc innocente, sans conséquences." Fernand Braudel de l'Académie française, "Venise"

 

"Tristeza nao tem fim, felicidade sim" Vinicius de Moraes

 

La tristesse est sans fin, le bonheur en a une,

Nous ne ressentons pas aujourd'hui de rancune,

Et c'est de bon coeur que nous partons ce matin,

Reprendre le labeur, ouvrir les magasins.

 

Les derniers tambourins se sont tus dans les cris,

le fleuve de la vie a regagné son lit,

Et Rio a été transformé par l'aurore,

Le Carnaval n'aura été qu'un météore.

 

Arrêtez de fumer car l'avion atterrit,

Et nous voici déjà arrivés à Orly,

Samba pour un été, je prends congé de toi,

Peut-être à l'an prochain et prends bien soin de moi.

 

Je vous ai raconté d'une façon succincte,

Le rêve que j'ai fait, rêve couleur d'absinthe,

Rêve couleur folie, émotion, sensation,

Rêve couleur magie et imagination.

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