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9 février 2011 3 09 /02 /février /2011 10:52

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Photo, la rencontre de Colomb avec la reine Isabelle de Castille à Grenade, Espagne.

 

 

Au monastère de la Rabida, Christophe Clomb fut reçu par le frère Peres qui lui donna l'hospitalité. Ce monastère n'était pas comme les autres : c'était l'un des deux ou trois seuls lieux au monde où l'on étudiait la navigation basée sur la position des étoiles. De plus, un grand navigateur espagnol, Martin Alonzo Pinzon, entretenait avec les moines de la Rabida d'excellents rapports. Le frère Peres fit connaître Pinzon à Colomb, et ce dernier exposa son idée au navigateur espagnol. Pinzon trouva l'idée excellente, mais pour entreprendre une telle expédition, il fallait de l'argent, beaucoup d'argent. Et le seul capable de financer cette expédition était le roi d'Espagne. Mais à cette époque, il y avait deux souverains en Espagne : Isabelle de Castille (1451-1504) et Ferdinand d'Aragon (1452-1516), mieux connus sous le nom de Rois Catholiques. Colomb décida de leur rendre visite et de les convaincre d'accepter de faire construire des navires en vue d'accéder aux Indes par la voie de l'Ouest. La reine Isabelle de Castille reçut Christophe Colomb et fut émerveillée par son projet. Elle créa une commission d'étude chargée d'examiner le projet et de donner un avis favorable ou défavorable à sa réalisation. La commission repoussa le projet. Colomb regagna le monastère de la Rabida et fit part à Pinzon de son envie de proposer son projet au roi de France. Mais Pinzon lui conseilla d'insister auprès des Rois Catholiques. Le frère Peres réussit à obtenir de la reine une nouvelle audience pour Christophe Colomb, et la souveraine offrit au Génois une mule pour lui permettre de se rendre à Grenade, lieu fixé pour celle-ci. Colomb partit donc à dos de mule pour Grenade à la fin du mois de décembre 1491.

Les Espagnols se préparaient à reprendre le dernier bastion musulman établi sur leur territoire, le Taifa de Grenade. L'Espagne allait bientôt redevenir une terre entièrement chrétienne. Le 2 janvier 1492, le ville de Grenade tombait aux mains des Espagnols. Boabdil, dernier roi maure, leur remit les clefs de la ville et partit en exil. Le défilé qui suivit le prise de Grenade fut triomphal. Christophe Colomb y assista puis rencontra le roi Ferdinand d'Aragon qui refusa de financer l'expédition du Génois. Colomb quitta donc Grenade pour la Rabida à dos de mule. Cependant, il fut rattrapé par un alguazil, cavalier au service de la reine, et chargé de retourner à Grenade. Là, Christophe Colomb fut reçu par Isabelle de Castille, qui accepta de financer l'expédition du navigateur Génois et d'organiser le voyage. Christophe Colomb rentra à la Rabida, fit part des résultats des ses entretiens à Pinzon, et demanda à ce dernier de constituer les équipages des navires.

Ces navires allaient être au nombre de trois : une caraque et deux caravelles. Ces trois navires furent construits dans le port de Palos de la Frontera. La caraque, baptisée la Santa Maria, avait 23 mètres de longueur, 6,7 mètres de largeur, un tirant d'eau de 2,8 mètres et pouvait accueillir à son bord 90 membres d'équipage. Ce navire comptait trois mâts, le grand mât avec une voile latine et un cacatois, le mât d'artimon avec une voile latine et le mât de misaine avec une voile quadrangulaire. Les deux caravelles étaient de dimensions différentes. La Pinta, avait 20,10 mètres de longueur, 7,3 mètres de largeur, 2 mètres de tirant d'eau et pouvait contenir 65 hommes d'équipage. La Nina avait 17,30 mètres de longueur, 5,60 mètres de largeur, un tirant d'eau de 1,90 mètres et pouvait recevoir 40 membres d'équipage. Les opinions sur les formes de ces deux derniers navires et sur leurs gréements varient.

Le 3 août 1492, une messe d'adieu fut célébrée en l'église Saint-Georges de Palos de la Frontera, et les bateaux quittèrent le port pour les Indes, la Chine ou le Japon. Très vite, le gouvernail de la Pinta se cassa à cause du trop grand nombre de voiles que comptait ce navire. Heureusement que des terres espagnoles étaient proches. Le 9 août, les trois navires accostèrent dans le port de las Palmas de Gran Canaria et y restèrent jusqu'au 6 septembre. Pinzon s'occupa des travaux. La voile latine de la Pinta fut remplacée par une voile quadrangulaire et on fit réparer le gouvernail. Colomb de son côté préféra visiter l'archipel des Canaries. Il se rendit à Gomera. Quand tout fut réparé, les trois navires quittèrent les Canaries.032.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Photo, carte de la province de Huelva en Andalousie  

 

 

Christophe Colomb avait calculé qu'il lui faudrait au moins un mois pour atteindre la première terre. Mais le 6 octobre, aucune terre n'était en vue et les hommes d'équipage devenaient de plus en plus nerveux. Cependant, le 12 octobre, la vigie de la Pinta aperçut le premier la terre, et les trois navires jetèrent l'ancre au large d'une île de 200 km2 environ, que Christophe Colomb baptisa San Salvador, le Saint-Sauveur, au cours d'une cérémonie religieuse, sous le regard étonné des habitants de l'île, les "Indiens".

 

"La conquête des îles de l'Atlantique a été le préalable aux découvertes qui vont suivre. Les Canaries, situées à six jours de navigation depuis Cadix, seront l'escale obligée à l'aller sur la route d'Amérique ; au retour, ce rôle sera tenu par les Açores, à dix-huit cents kilomètres à l'ouest de Lisbonne.

Dans la course à l'océan, cependant, le Portugal s'est trouvé prêt le premier. Après la fin de la Reconquête et la consolidation de son unité nationale, après la mise en place d'une nouvelle dynastie et d'une société plus ouverte, le Portugal, petit pays sans grandes ressources naturelles, n'avait pas le choix ; il se trouvait acculé à l'aventure. C'est ainsi qu'il a été amené à débarquer à Ceuta et à descendre le long des côtes d'Afrique, en quête d'or et d'esclaves. L'entreprise portugaise débouche sur la découverte et cette découverte s'explique historiquement : le hasard n'y est pour rien, ou pour presque rien : un peu plus tôt, un peu plus tard, on serait arrivé aux mêmes résultats. Privilège ibérique et avance portugaise permettent aussi de comprendre pourquoi la Providence, selon le mot de Christophe Colomb, réservait l'Amérique à la Castille." Joseph Perez, "Isabelle et Ferdinand - Rois Catholiques d'Espagne" 

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