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17 septembre 2011 6 17 /09 /septembre /2011 09:20

 

 

Le comte de Guibert ne nous aide pas à faire aimer les Pyrénées et le Roussillon. Cependant, ce blog dont l'objectif est de faire connaître cette région à ceux qui veulent la découvrir en des termes élogieux mais pas excessifs a choisi de citer quelques extraits d'un militaire, écrivain à ses heures qui a décrit sa tournée d'inspection des fortifications qui défendaient le royaume de France quelques années avant la révolution.

 

Le comte de Guibert (1743-1790), fils d'un lieutenant général aux armées, fait, en 1785, une tournée d'inspection militaire en sillonnant la France d'est en ouest et du nord au sud. Est-il un pince-sans-rire ou effectue-t-il cette inspection dans les Pyrénées à contrecoeur ? Natif de Montauban, il préfère les Alpes suisses où on trouve le plus de productions botaniques, et des espèces d'animaux qui leur sont propres, tels que le chamois, le mouflon, l'aigle et plusieurs autres grands oiseaux de proie, aux Pyrénées qui ne tiennent pas une grande place dans les annales du monde. Après s'être rendu sur l'île des Faisans (*), une "motte de gazon, où l'on a peine à concevoir que les négociateurs aient pu faire tendre un pavillon", et à Pau, "ville médiocre et qui n'a rien de comparable que sa position sur un gave", il approche de Montauban où "le pays s'embellit beaucoup", et comme il aime sa ville natale, il ajoute que "l'air le plus pur, et le climat le plus sain rendent Montauban une des plus jolies villes du royaume". Après Carcassonne et Narbonne, il entre dans le Roussillon par Salses, ancienne ville frontière gardée par une forteresse contruite sous Ferdinand d'Aragon, puis va inspecter les deux forts qui défendent contre l'Espagne la frontière nouvelle, Bellegarde et Prats de Mollo. Le fort de Bellegarde lui apparaît en bon état face et bien situé par rapport à celui de Figueres (à quatre lieues) que les Espagnols se sont obstinés à construire à grands frais et qui ne sert à rien avec ses bastions trop étroits et ses ouvrages dominés. Mais il faut déjà partir et se rendre à Prat-de-Moilloux (je présume qu'il s'agit de Prats de Mollo) où, en ce mois d'août 1785, le temps est à la pluie (déjà le réchauffement climatique ?) ce qui pourrait interrompre les communications et retarder l'inspection des ouvrages défensifs. "Je mourrais d'impatience d'un pareil retard ; je supporte déjà à peine ce qui est indispensable. Des accidents m'accableraient." Belle époque épique où l'on avait du mal à supporter les lois de la nature. Entre collègues, on dirait : "Cool mec, laisse les bons temps rouler !"  Mais l'heure du départ pour d'autres contrées plus accueillantes, selon Guibert (Béziers, Montpellier puis Avignon et le Luberon où à l'Isle-sur-la-Sorgue des Anglais sont établis et louent des maisons pour plusieurs années dans un cadre de montagnes qui leur rappelle le magnifique horizon de la Suisse) a sonné et le militaire écrivain conclut par ces phases que je ne sais comment taire et qui se passe de commentaire : "Je quitte enfin le Roussillon: c'est une pénible et ennuyeuse partie de ma tournée laissée derrière moi : c'est un pays où j'espère que jamais rien ne me ramènera. J'y reviendrai avec tristesse ; je me trouverais malheureux d'y vivre, même pour y faire le bien et pour y commander. J'y ai passé huit jours ; j'y ai voyagé à cheval six grandes journées, et je n'y ai pas vu un visage auquel j'aie pu sourire ; pas un paysage, dont le souvenir me soit resté ; pas une habitation, pas un site que j'ai envié." Après cela, ce blog aura du mal à remonter la pente et à faire croire que le Roussillon est pain bénit pour les touristes et ceux qui veulent s'y installer.

  

 

(*) Ile où fut signé en novembre 1659 le traité des Pyrénées. 

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