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21 janvier 2013 1 21 /01 /janvier /2013 09:58

 

 

La rue principale d'Augusta, capitale de l'Etat du Maine, était barrée ce jour-là, par une immense banderole portant cette inscription : "Le Festival de la Bastille 10, 11, 12 juillet Le Club Calumet". Jean Moisson avait rendez-vous avec un Franco encore jamais rencontré, Jean-Paul Poulain, dont il savait qu'il était, entre autres, animateur de radio et chanteur, et dont il n'avait que le numéro de téléphone, juste l'indispensable pour lui dire où il était et le prier de venir l'y retrouver. Jean Moisson nous raconte la suite. 

 

 

Là, premier choc : la voiture de J.-P. Poulain est immatriculée "La Piaf" ! Le ton est donné pour ce qui va suivre pendant trois jours intenses où une foule immense va, tour à tour sse recueillir, se divertir, se souvenir, chanter, danser, manger et boire en célébrant son héritage français.

Neuvième du nom, ce Festival de la Bastille, organisé par le très actif club Calumet, se tiendra sur un immense terrain à la périphérie de la ville, où plusieurs tentes de la taille d'un chapiteau de cirque abriteront les diverses activités : cérémonie d'ouverture, prestations des artistes, cuisines, bar, ventes diverses, drapeaux, objets d'artisanat et de livres, en français pour la plupart. Entre vingt et vingt-cinq mille personnes participeront à cette célébration au cours de ces trois jours, venues du Maine, bien sûr, mais aussi des Etats voisins, du Québec et même de France.

Dès la cérémonie d'ouverture j'ai été frappé par la vigueur des discours prononcés pour la majorité en français, et par les profesions de foi qu'ils contenaient, comme l'on en jugera par les extraits suivants. Après une courte allocution d'ouverture par le président du club, Frank Arbor, c'est l'animateur du festival, Jean-Paul Poulain qui déchaînera un tonnerre d'applaudissements après s'être adressé, en ces termes à la niombreuse assistance : Il y a déjà des siècles que les premiers Français ont laissé leur empreinte dans la ville d'Augusta et tout au long de la rivière Kennebec et sur la côte du Maine. Une petite chapelle a été érigée par un jésuite, le père Gabriel Druillettes, vers 1646, et pendant un certain moment dans l'histoire de l'Amérique du Nord, le Maine faisait partie de la Nouvelle-France... Nous ne sommes donc pas des étragers dans ce territoire. Nos ancêtres ont été arrachés du Québec et des Provinces Maritimes (voir nos articles des 16 et 18 janvier 2013) et de leurs prés tranquilles pour venir travailler dans les filatures, les moulins à coton, et les usines, pour venir habiter près des rivières et du "bam-bam" banal où cognaient les métiers, souvent embauchés dans les usines avec leurs enfants pour tisser, le jour et la nuit, leurs rêves et leurs infortunes... Voilà ce qu'on vécu ces pauvres Canadiens Français... Mais tout cela a donné naissance à un peuple, un peuple toujours fier de chanter "O Canada" malgré le fait que le gouvernement anglo-canadien nous ait traité de "canailles" lorsque nous quittions nos terres arides pour accepter un travail, n'importe quel travail qui suffirait à nourrir nos enfants. Un peuple toujours fier de chanter la "Marseillaise" malgré le fait que les Français ne comprennent pas toujours la langue des Franco-Américains... Nous hisssons avec fierté le Tricolore, la Fleur de Lys, l'Erable et la Bannière Etoilée car nous comprenons que c'est dans la souffrance que nous donnons de la valeur aux choses et aux personnes que nous aimons..."

 

 

 

Sur Jean Moisson (1929-2011), voir notre article du 30 juillet 2011. 

 

 

 

 

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