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17 décembre 2013 2 17 /12 /décembre /2013 14:40

Les inaugurations successives de lignes à grande vitesse entre la France et l'Espagne ne sonnent-elles pas le glas de la circulation de ce bon vieux Talgo, train articulé créé dans les années 40 et qui, sous des noms prestigieux (Goya, Joan Miro), relient encore la capitale française à la capitale espagnole en treize heures. Le charme de ses compartiments couchettes (compartiments messieurs et compartiments dames) équipés d'un lavabo et/ou d'une douche, les bons petits plats préparés dans de vrais fourneaux, les paysages de la Castille traversés à petite vitesse du fait de l'altitude, ont fait la joie des voyageurs durant plusieurs décennies. Mon premier séjour à Madrid en mars-avril 1999 a débuté après une nuit à bord du Talgo Francisco de Goya entre Paris-Austerlitz et Madrid-Chamartin. Départ de Paris à bord du train Talgo Francisco de Goya le 27/03/99 à 19h47. Au cours de la nuit, passage à l'heure d'été. Arrivée à Madrid Chamartin le dimanche des Rameaux 28/03 à 10h00.

Aller à Madrid ! Oui, mais pourquoi ? Pour visiter le Prado comme des millions de touristes ? Pour s'imprégner du charme de la vieille ville entre la Plaza Mayor et la Torre de los Lujanes où François Ier fut retenu prisonnier ? Pour marcher sur la Gran Via dont les photos ornaient mes livres d'Espagnol de quatrième et de troisième ? Pour un peu et peut-être pour tout cela ?

Achat d'un coupon de 10 voyages : 680 pesetas. La ligne 1 du métro madrilène m'emmène jusqu'à la Gran Via, vide à cette heure précoce. Je n'ai pas réservé de chambre. Je marche au hasard. J'entre dans un hôtel proche de la Gran Via. Hotel Clipper, c/Chinchilla,6. 7500 pesetas/nuit, petit déjeuner inclus. L'hôtel n'est pas d'un grand confort mais a l'avantage d'être proche de la grande artère bordée de cinémas, de grands magasins, de restaurants et populeuse dès la nuit tombée. Il est à deux minutes à pied de la Puerta del Sol et à dix minutes du Prado. La chambre n'est disponible que jusqu'au jeudi ; après, c'est le week-end de Pâques qui commence avec son lot de processions. Ma première visite est pour le musée du Prado. Chocolat/croissant en face du Prado : 600 pesetas.

Le musée du Prado est le principal musée de peinture de Madrid avec le musée national Reina Sofia et le musée Thyssen-Bornemisza. Inauguré en 1820, enrichi dès 1872 par le contenu d'un autre musée et par diverses donations, il présente des œuvres de peintres espagnols des écoles de la Renaissance et de la période baroque, mais aussi des tableaux de peintres italiens, hollandais, flamands, français, allemands et anglais. Une statue de Velasquez s'élève devant l'entrée du musée. "Au Prado, lors des visites relativement hebdomadaires, mon père nous traçait des parcours qui évitaient la nudité féminine : la seule image de femme devant laquelle nous pouvions, si l'envie nous en prenait, nous arrêter, était celle de la Vierge. D'où, sans doute, mon aversion pour la peinture de Murillo. Mais un dimanche, je fis semblant de m'égarer pour courir jusqu'à la galerie des Rubens. Je n'en éprouvai que de la déception : ces formes plantureuses ne m'aidèrent en rien à éclaircir le mystère essentiel de la chair. Tout compte fait, d'ailleurs, et quitte à demeurer dans l'incertitude la plus irritante, je choisis comme image idéale celle que m'offrait, dans une autre salle du musée, la nudité lumineuse de l'Eve de Cranach." (1)

Je quitte le Prado et rejoint mon hôtel en passant par la Plaza de la Cibeles, la calle de Alcala, enfin la Gran Via. Sur la façade de l'hôtel Tryp Gran Via, une plaque retient mon attention : "Desde el hotel Gran Via, Ernest Hemingway escribio en 1936 sus mejores cronicas sobre la guerra civil Espanola." Un détour par le Teatro de la Zarzuela me permet d'acheter un billet pour la représentation du mercredi. Théâtre la Zarzuela : 2000 pesetas.

J'allume la télé. 19H30-19H45. TVE2. Diego Martin lit des poèmes de Juan Goytisolo. "Los lagos", "Venecia", "Napoles". Su mirada se fijo en el que decia : "Roma, presente y pasado". Leyendo el indice de capitulos hallo uno titulado : "Visita al Vaticano". Febrilmente consulto la pagina senalada. En cada angulo habia fotos de las iglesias principales; en el centro, una multitud de peregrinos reunidos en la plaza de San Pedro saludaban con panuelos la aparicion, en su ventana lejanisima, de una diminuta figura. Pira sintio que los ojos se le arrasaban de lagrimas : era el Padre Santo, el remoto y sonado Papa." (2)

Boisson hôtel : 125 pesetas.

(1) Jorge Semprun, Adieu, vive clarté... (Editions Gallimard, 1998).

(2) Juan Goytisolo, Fiestas (1958).

- Les phrases en italique sont issues d'un carnet de notes rempli lors de mon premier séjour à Madrid en 1999.

Le TGV ou AVE sonne-t-il le glas de ce bon vieux Talgo ?

Le TGV ou AVE sonne-t-il le glas de ce bon vieux Talgo ?

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