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11 avril 2011 1 11 /04 /avril /2011 10:13

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Chaque lundi et jusqu'au début de l'été, nous roulerons sur la Highway 66 à la découverte d'une ville, d'un village, d'un musée, d'une église, d'une personnalité, d'un petit bout d'histoire des Pyrénées-Orientales. Aujourd'hui et pour deux épisodes, partons à la découverte de la station thermale de Vernet-les-Bains, à une quarantaine de kilomètres à l'Ouest de Perpignan.

 

La station thermale de Vernet-les-Bains, qui bénéficie d'eaux sulfureuses, traite les affections respiratoires, broncho-pulmonaires (ORL) et la rhumatologie. Située à six kilomètres de Villefranche-de-Conflent, cette station propose ses équipements à une altitude de 650 mètres, non loin de l'abbaye de Saint-Martin, et est dominée par le pic du Canigou (2 784 mètres).

Cette station, en apparence calme et tranquille, a connu un passé prestigieux. Le village est mentionné pour la première fois en 874. Un château, une église sont construits et le village prend son essor au fil des siècles.

"En dehors des rivalités et des luttes religieuses qui ruinèrent cette contrée, au XIIème et au XIVème siècle, Vernet, qui était sous la protection des abbés de Saint-Martin, assistait à peine aux événements de la région : l'occupation française sous Louis XI, puis la domination espagnole. Enfin, les Français, en 1662 (1), s'emparaient de Vernet avec tout le Conflent. Un conseil de guerre, tenu par le Prince de Conti, décida de raser les châteaux de Vernet et de la région qui avaient opposé une vive résistance", nous apprend Henry Aragon, dans son ouvrage consacré à Vernet-les-Bains, paru en 1928.

Henry Aragon poursuit : "Un document de 1202 nous dit que 'les Bains du Vernet consistaient en une piscine voûtée où tous les malades venaient se plonger'. (...) Après plus de trois siècles, les bâtiments qui protégeaient ce bassin de 32 mètres de long sur 15 de large et de deux pieds, deux pouces de profondeur, étaient entièrement délabrés. Une grande partie s'était écroulée. C'est à cette époque, vers 1788, qu'un certain médecin achetait l'établissement, sur le point de s'écrouler, à l'abbé de Saint-Martin du Canigou."

C'est à partir de 1834 que Vernet va devenir une grande station thermale. Continuons de suivre Henry Aragon dans sa promenade à travers l'histoire des thermes de cette station : "Ce fut en 1834 que deux anciens officiers de l'armée, les commandants de Lacvivier et Corder, achetèrent ces locaux et construisirent de nouveaux bâtiments vastes, spacieux, bien distribués, réunissant l'utile à l'agréable, afin d'élever au point de prospérité convenable un établissement susceptible de jouer un grand rôle, tant sous le rapport de l'agrément, de la situation, de la douceur du climat, que sous celui de l'efficacité de ses eaux contre les maladies de la peau, les affections rhumatismales, les ulcères atoniques, les suites des plaies d'armes à feu, etc. et que sous celui de la salubrité de l'air, de la beauté du ciel et de la variété des sites qui s'offrent de toutes parts comme sujet de distractions."

De nombreux bâtiments sont construits au cours de la seconde moitié du 19ème siècle : des thermes avec une façade dans le style grec, les hôtels du Portugal, du Parc, et celui d'Ibrahim-Pacha, baptisé ainsi en l'honneur du séjour que fit à Vernet le vice-roi d'Egypte. Le 3 décembre 1845, le docteur Lallemand, arrive à Perpignan et annonce aux autorités locales qu'Ibrahim-Pacha est sur le point de débarquer à Port-Vendres en provenance de Marseille. Après un séjour de quelques jours à Perpignan, le vice-roi d'Egypte se rend à Vernet pour prendre les eaux. Son séjour se passe en visites officielles, défilés militaires, promenades et repas copieux. Henry Aragon nous apprend que la presse s'intéressait beaucoup à ce séjour et le relatait fréquemment dans les gazettes locales ; ainsi, "Ibrahim-Pacha paraît toujours se plaire au Vernet, écrit le reporter ; malgré les souffrances qu'a dû lui causer une douloureuse opération, qui, du reste, a bien réussi, le prince n'a rien perdu de sa gaîté, ni de son calme ordinaires. Sa table contient toujours une vingtaine de personnes. Ses soirées sont bien remplies. Les dames y sont admises, et peu s'en faut que le prince ne se croie encore dans un harem oriental. Pour peu qu'il séjourne longtemps encore au Vernet, le bon prince est capable de se faire naturaliser français. Déjà il en a, dit-on, toute l'amabilité et la galanterie. On lui prête des mots charmants ; celui-ci entre autres : Si je n'étais pas né prince, eh bien !... je voudrais l'être'. (...) Il est hors de doute que la présence du prince Ibrahim-Pacha, le grand ami de la France, a fait connaître la valeur de cette station et la rendait célèbre : en effet, on voyait affluer plus tard l'élite de la colonie anglaise dans ce climat radieux. Déjà, après le Prince, le général Mougel-Bey, au service du Pacha d'Egypte, arrivait à Perpignan, 'accompagné de sa famille et de quelques gens de sa suite'. Ce personnage se rendait aux eaux thermales de Vernet-les-Bains."

 

(1) C'est en 1659 que fut signé le Traité des Pyrénées par lequel le Roussillon devenait français. 

 

Photo, un établissement thermal dans les Pyrénées-Orientales.

 

 

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